Au lit avec un touchpad

Sans doute que pour les quatre-vingt quinze pour cent de personnes « normales », qui ne sont ni geek, ni, comme c’est mon cas, mariées à un geek, le terme « touchpad » évoque assez vaguement un truc sur lequel ont tape avec les doigts pour accéder à ses mails.
Même pas un ordinateur, un genre de tablette magique pour grand.
Et c’est vrai que c’est assez ludique les premières minutes, de pianoter dessus…

Mais dans mon cas, mariée que je suis, sans même avoir été droguée avant la mairie et donc sans excuse, à un geek, le touchpad, c’est devenu l’alpha et l’oméga de ma vie quotidienne.

Touchpad, usage n°1

Touchpad, usage n°1.

M’offrez pas de fleurs

Certes, quand je vois mon grand nounours de mari disparaître derrière un gros bouquet de tournesols ou de roses rouges, je suis comme tout le monde, j’ai mon petit cœur tout rose qui fait des bonds de grenouille.

Mon mec a pensé à moi, a pris du temps sur celui qu’il consacre aux pots et aux potes (et il lui en reste peu, il faut être honnête, depuis qu’il a une famille) et a consacré une partie de son budget binouze pour m’offrir des jolies petites choses inutiles qui sentent bon.
Un pur bon geste. Normalement gratuit et sans pensée à long terme. Soyons généreuse.

Rose

Hagard-hagard

Depuis le temps que je rêve de toucher à l’agar-agar, ce petit produit magique et algueux qui transforme tout en gelée !
Il faut dire qu’en Argentine, un pays qui ne connaît ni le navet ni la rhubarbe, et dont la vision de la gastronomie consiste à écarteler une bestiole morte devant un feu de bois, il faut pas rêver trouver de quoi cuisiner rigolo (ils s’en fichent, ils ont le soleil, ils n’ont pas besoin de s’empiffrer pour se remonter le moral…).

Et de l’agar-agar, là-bas, je n’en ai trouvé que sur la liste des produits du très beau et très fameux salon de thé-épicerie « El gato negro ». Sur la liste, mais bien évidemment indisponible à l’achat.
Les Argentins sont les champions de la rupture de stock organisée.

Les algues de la pointe de Beg-Pol by Y. Caradec http://www.flickr.com/photos/la_bretagne_a_paris/4902503870/

À table !

Et comme je suis ici une femme au foyer à la campagne et sans voiture, condamnée à l’achat du superflu par internet (la factrice tape déjà au carreau, on se voit tous les jours et on devrait prendre le café ensemble) et à la cuisine familiale, je cours le prétexte pour m’amuser.
Je cours aussi un peu trop vite lire un bon bouquin romantique pour bovaryser sous la pluie et la couette (la pluie dehors, la couette dedans), mais c’est un autre sujet…

La Bretagne a enfin conquis la France (j’ai froid !!!)

Ce midi ma fille regarde dehors et me dit « tiens, on voit du soleil !», sur le ton étonné qu’aurait eu un croyant confronté à la présence inopinée d’une apparition céleste.
Et c’est vrai qu’ici, en fait de soleil, on peut parler d’apparition céleste…

Et ça me fait penser à cette fameuse blague Bretonne que j’ai entendue raconter par le non moins fameux marin breton et pourvoyeur à ses heures d’excellentes moules-frites (resto « Le bout du monde" à Brest et Lorient, je recommande vivement, surtout avec la sublime sauce aux épices), j’ai nommé : Olivier de Kersauson.

Récolte du goémon by Ghislainedarmor (c) http://www.flickr.com/photos/ghislainedarmor/4937248290/

Ma bretonne de mère qui déteste Bécassine et l’image qu’elle a donnée des Bretons me tuerait si j’avais fait la bêtise de lui donner l’adresse de mon blog !

Une maman brestoise vient chercher son petit garçon : 
« dépêche toi, mon chéri, il y a du soleil, on va aller chercher des moules pour Monsieur de Kersauson, c’est excellent avec des frites, surtout avec une sauce au piment (voir plus haut) »

Et le petit garçon de demander :
– c’est quoi le soleil maman ?
– mais enfin mon lapin, le soleil ! Le soleil, cette boule jaune et lumineuse dans le ciel, tu as déjà vu ça, tout de même !

Et le petit garçon de rétorquer :
– mais maman, comment voudrais-tu ? Je n’ai que sept ans.

Rires frigorifiés, ça réchauffera au moins la mâchoire.

Réclamation céleste (j’ai froid)

La quasi totalité des Argentins aime la France et adore Paris. Et quand je dis « quasi » totalité, à vrai dire, c’est vraiment par acquis de conscience et au nom des trois ou quatre quidams sur trente millions qui auraient une dent contre nous pour une raison personnelle et indéterminée (les Malouines, c’est pas nous, c’est les Anglais).

Tous les Argentins que j’ai rencontrés en tout cas, me regardaient avec des yeux très agrandis en me demandant ce que « por Dios ! », je venais foutre dans leur pays alors que je pourrais manger des croissants sur les Champs.

White bear by mloge (c) http://www.flickr.com/photos/mloge/1182540358/

Vous comprendrez le pourquoi de l’image plus loin…

En tout cas, moi, je vous aurai prévenus…

En cette semaine de rentrée, j’ai eu envie de vous parler "enfants" et du plaisir probable de les (r)envoyer enfin à l’école.

doll faces by normanack (c) http://www.flickr.com/photos/29278394@N00/302834037/

Parce qu’avant de décider de tomber enceinte et avant donc cette fatale poussée d’hormones mal contrôlée à la vue du nourrisson de ma cousine qui aura rendu tout raisonnement immédiatement caduc – la nature est bien faite -, je me suis pris la tête pendant plusieurs années sur les « pour » et les « contres » en matière de maternité.
Et comme les contres étaient plus nombreux que les pour, forcément, j’hésitais un peu.

Mon mari, lui, voulait des enfants depuis longtemps, pour une raison inconnue, que je ne lui ferai pas l’affront de limiter à l’intérêt de la poussée mammaire pendant la grossesse.

Mais si je me souviens bien, ma liste à moi devait donc ressembler un peu à celle ci :

– un enfant coûte une fortune et c’est sans parler de son éducation s’il veut faire médecine et n’a pas l’imagination de son grand-père qui a trafiqué les cigarettes (entre autres) pour financer les siennes

– un enfant te cassera la voiture quand il sera grand…

Desprette

Comme toute parisienne qui se respecte, j’ai ressenti à la naissance du petit deuxième un irrépressible appel de la nature et de la verdure.
Certes, je ne suis pas parisienne depuis plus de trois ans mais je l’ai été avant mon épisode Argentin, et je me permets un petit raccourci : une capitale en vaut bien une autre.

Pour être franche, plus que l’appel de la nature, il s’agit surtout d’un irrépressible et subit penchant pour un chez moi qui dépasse le dix mètres carrés par habitant, toilettes incluses. Ce qu’on appelle sans doute le confort bourgeois. A peine quarante ans que déjà voilà l’appel de la charentaise, l’hostilité déclarée pour le squatt’.

Une chaumière, un coeur et des huîtres.

Mon mari, mon cœur à moi, mon julot, ma moitié, en bref le mec qui a commis l’erreur de m’épouser, m’a invitée hier soir à dîner dans un charmant petit resto de Poissy.

Il faut dire que dans pas longtemps, la nounou des enfants rentre en Argentine, et que c’est pas demain la veille qu’on va dégotter une baby-sitter dans notre futur charmant village des Yvelines, Davron, 303 habitants, bientôt 307.

Mais je vous entends déjà ricaner : un charmant petit resto à Poissy, est ce possible ?

Huîtres creuses de Cancale (c) by Haute Bretagne http://www.flickr.com/photos/hautebretagne/4499491891/

Fanfaronnade

Aujourd’hui il va faire sans doute plus de 35° à l’ombre à Paris et on sent pointer l’ombre de la panique. Avec une telle température en Europe, on parle déjà de vigilance jaune en France, d’alerte orange à la canicule en Espagne et d’alerte rouge en Allemagne.
Ce qui m’amuse moins, c’est que le climat soit à ce point là étrange et imprévisible : les effets du réchauffement de la planète se constatent tous les jours.

Sun (c) by Jalalspages http://www.flickr.com/photos/jalalspages/711161806/

Mais je me sens néanmoins l’âme fanfaronne devant un tel début de panique : en France, on ne connaît pas l’expression "sensacion termica" et cela se sent.

Je ne crois pas au Père Noël mais…

Je crois à un Créateur bienveillant, à la magie, aux anges et aux étoiles.

Ouaaaaaaais, je sais, ça fait un peu niais-niais, dit comme ça.

Et pourtant je suis née comme vous, en France, pays de Descartes et du Reblochon et j’ai été élevée dans la plus stricte laïcité républicaine en ânonnant docilement mes grâces à l’Esprit de la Révolution : Liberté, Égalité, Fraternité, Sécurité, Congés Payés, Retraite Dorée.

Red Stars (c) by Trevor D. http://www.flickr.com/photos/pixelcore/78400046/
. Deux parents dans le médical, déjà, ça pousse pas à la fantaisie cosmique, c’est moi qui vous le dis.

Quand j’ai dit, vers mes quinze ans, à mon papa docteur que la médecine moderne devrait un plus plus considérer son client, pardon, je voulais dire – bien entendu -, son patient dans son ensemble, mental inclus et non le considérer de l’œil supérieur du vivisecteur s’apprêtant à disséquer une grenouille, il m’a regardée en se demandant comment j’avais pu sortir de ses couilles.