la guerre du sociopathe

En général, les sociopathes ne font pas la guerre. Et c’est ce qui permet au reste de la population de croire qu’ils sont équilibrés, avec une conscience et un cœur.
En général, ils se contentent d’alterner période de charme, pour s’assurer de votre complaisance et période désagréable où il faut bien ventiler le vrai moi et faire siffler la cocotte. Et c’est l’erreur classique des personnes empathiques de croire que le sucre est le naturel du sociopathe, quand le poison est juste un mauvais passage.
Car non, la pomme est naturellement empoisonnée et cela demande un effort aux sociopathes que de vous la fournir inoffensive.
Mais tant que les sociopathes vous trouvent utile – à tout le moins pour lui fournir le carburant énergétique que son âme sèche ne sait plus produire -, cet effort, ils vont le produire.

Mais si vient le jour où vous avez perdu votre utilité, où vous montrez un peu trop d’indépendance d’esprit, où vous remettez son jugement ou ses décisions en cause, voire, – offense suprême – si vous vous rebellez, alors vous devenez un ennemi à abattre.
Et c’est la guerre.

Bien sûr, les sociopathes sont BEAUCOUP plus nombreux que ce que l’on voudrait croire. Et ils sont solidaires.
Surtout, ils veulent leurs proies dans la plus parfaite ignorance de leur modus operandi.

Et donc… Quand vous vous confiez d’un problème à un autre sociopathe, qu’il soit un ami ou un autre membre de la famille, vous risquez tout aussi bien d’entendre des conseils à la con, bien rentrés dans notre inconscient collectif, après des millénaires de préparation. Les anglo-saxons appellent ça le grooming…
« Dans une relation, les torts sont toujours partagés. »
« Rien n’est tout blanc ni tout noir. »
« Il faut aussi le/la comprendre… »

En aparté, il y a toutes sortes de grooming, et je suis régulièrement impressionnée par celui, capitaliste, qui a été appliqué aux populations États-uniennes, où ils résument tous, quel que soit leur bord politique, la valeur d’une personne au fait qu’elle soit ou non a « hard working person », useful ou non à la fameuse community. Coté Républicain, on y ajoute juste « god fearing ».
On ne tombe pas dans une dystopie d’un coup, on y est préparé.

Mais bref.
Pour revenir au sujet qui m’occupe aujourd’hui, cela m’est une constante source d’admiration, d’amusement et d’énervement mêlés que de constater à quel point les sociopathes sont prompts à nous rappeler à notre conscience.
Pour mieux pouvoir l’exploiter.

Le flatteur « vit aux dépens de celui qui l’écoute ».
Le sociopathe aussi.

Les variations en politique sont les « when they go low, we go high » ou les rappels à un décorum de gentleman et de lady.
Alors oui, sans doute, parfois, dans le lot de ces andouilles qui nous appellent à la grandeur d’âme, il y a des personnes empathiques et idéalistes – quoi qu’en politique… – qui préparent la soupe comme ils aimeraient la manger. Mais on ne peut faire un duel au fleuret qu’avec un opposant qui a accepté les même règles. C’est plus compliqué face à une mitraillette.
Et quelles que soient les bonnes intentions de ces moralistes ou leur absence, le résultat est le même : ils nous désarment avant le combat.

Or, un sociopathe est un parasite énergétique qui nous préfère sans défenses.

La réalité, c’est qu’il y du blanc et du noir, dans ce monde, avec une limite ferme telle qu’elle a été définie au procès de Nüremberg, puis promptement oubliée : la présence ou non d’empathie.
La faculté de se remettre en question, de voir au delà de son nombril et surtout, d’envisager la possibilité que l’interlocuteur soit un humain avec des limites qu’on est sensé respecter.

La réalité, c’est que si le sociopathe, pour une raison qui lui est en général tout à fait propre et subjective, a décidé de vous faire la guerre, vous n’avez que les deux choix suivants en perspective : vous soumettre complètement ou sortir les tanks.

Il n’y aura pas de possibilité de compromis ou de juste milieu. Il n’y aura même pas la possibilité d’une discussion honnête : un sociopathe n’est que colère, victimisation, mensonges et mauvaise foi.
Face à ces savonnettes haineuses, si vous envisagez malgré tout le dialogue, vous allez fatalement vous mettre en colère et cela fera les délices du sociopathe : il va se nourrir de cette énergie, et il va vous faire passer pour un vilain.
De préférence pour un fou.

Si vous ne vous mettez pas à plat ventre en jurant d’obéir, la guerre est inévitable.
Tout dépend alors de vos limites.
La première accusation injuste ?
La première insulte ?
La première baffe ?

Au niveau national, on le voit en ce moment aux USA, c’est le même modus operandi appliqué à toute une population.
Quand va-t-elle craquer…
Quand elle n’a plus de quoi manger ?
Quand on lui enlève son boulot ?
Ou quand des individus masqués kidnappent des innocents qui pleurent avant de les faire disparaître dans des vans ?
(Et oui, malheureusement, ce sera très facile pour les sociopathes qui ont élu le sociopathe en chef de ne pas ressentir d’empathie. Déjà qu’ils n’ont plus l’outil pour mais surtout, dans leur tête malade, il y a toujours une frontière – si je peux me permettre… – entre lui et les autres, entre ceux qui lui ressemblent et ceux qui ne lui ressemblent pas. Et ceux qui ne lui ressemblent pas, dans sa tête, ce sont des aliens, des non-humains, des animaux, des monstres.)

Si, à un moment donné, la population craque, alors c’est qu’elle s’est rebellée au joug du sociopathe en chef. Elle est devenue hors-sa-loi.
Et il va envoyer les troupes. De plus en plus de troupes.
La population aura encore et toujours le même choix dichotomique : la guerre ou la soumission totale. Avec tout ce que cela implique quand ce sociopathe-là a décidé qu’il voudrait bien être un dictateur fasciste, finalement.

Et tous les complices, depuis vingt cinq ans, les naïfs, les idéalistes, les lâches, les fainéants ou les méchants cons opportunistes, qui ont décidé de ne pas punir quand des banquiers ruinaient tout un peuple (crise des subprimes) de ne pas fermer une prison illégale à Cuba où on jetait déjà des gens kidnappés – mais l’exaction était limitée aux étrangers… -, qui ont laissé en place le « Patriot Act » qui permet aujourd’hui d’activer toutes sortes d’actions punitives désagréables…
Sont tout autant responsables de la situation de crise aux USA.

Car ce pays est en train d’affronter aujourd’hui tous les démons qu’il n’a pas osé regarder en face jusqu’à présent. Toutes ces crimes vite balayés sous le tapis de la propagande patriotique.
Alors ? Qu’est ce que ce sera, USA ?

La guerre totale ou la soumission absolue ?
Parce que lorsqu’un sociopathe a déterré sa hache, et que vous n’avez pas le luxe de vous casser, vous n’avez plus que ces deux choix-là.

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