24. il te dévalorise
Un manipulateur va te dévaloriser pour le plaisir, pour te tenir en son pouvoir, pour nourrir son ego et pour obtenir de toi des émotions dont il se servira pour se charger ou te décrédibiliser.
Et aussi parce que le manipulateur te déteste en secret : tu as un cœur, toi, et il te hait pour ça.
C’est parfois assez subtil pour repérer ce qui est une dévalorisation systématique et intentionnelle.
Parce que tout le monde critique ou se met en colère : je ne suis pas la dernière à être impatience avec mon mari, par exemple, quand il laisse traîner ses grolles, ne débarrasse pas ou remet la même paire de chaussettes. Dans la mesure du possible, j’essaie de faire le reproche sur ce qu’il fait et non sur qui il est. Mais je suis sûre que je dérape.
Comment alors, faire la distinction entre un conjoint/ami ou membre de ta famille qui te critique normalement et un autre qui te dévalorise dans un but manipulatoire ?
C’est facile, il faut te demander comment tu te sens.
Si tu te sens mal, que tu perds progressivement la confiance que tu as en toi, que tu te sens nul, que tu ne te sens pas encouragé dans ce que tu entreprends, jamais valorisé… C’est que tu as subi un abus de critiques ciblées.
Et le vrai risque, c’est qu’à vivre cette vérité alternative dans laquelle il est constamment en train de te pilonner alors qu’il se présente comme la blanche colombe, tu peux finir par douter de toi-même, de tes perceptions, de ton intelligence et de ton équilibre.
Car une critique classique de son arsenal est celle qui consiste à dire que tu débloques, inventes, mens, imagines des choses, es hystérique, devrais te calmer, est carrément fou…
C’est une des armes de sa mauvaise foi : faire rebondir le problème sur toi.
Et tu peux en venir à te demander si tu es encore sain d’esprit. Tu peux aussi réellement perdre les pédales. On les perdrait à moins.
Mais ça aussi, il l’utilisera contre toi.
Pour montrer au monde qu’il avait bien raison.
25. mention spéciale pour le passif-agressif
C’est un mouvement en deux temps.
Le manipulateur va t’attaquer gratuitement, de préférence avec des sous-entendus que tu es le seul à comprendre. Ça c’est l’agressif.
L’idéal, c’est que tu réagisses mais que les personnes présentes, s’il y en a, ne perçoivent pas l’intensité de l’attaque. Ni ne comprennent ta réaction.
Une fois que la vacherie, soigneusement choisie, a été balancée, si tu réagis, il va alors se retrancher derrière son masque de la victime, te faisant passer pour le méchant. Ça, c’est pour le passif.
En gros, c’est la brute qui te cogne et remet ses fausses lunettes juste après.
Tu vas quand même pas taper sur quelqu’un qui porte des lunettes ?
#bekind
Les deux mouvements peuvent être aussi inversés : le manipulateur va alors préventivement se présenter en victime avant de te sauter à la gorge. Dans le style de : « ce n’est pas gentil de me faire du mal, tu devrais être gentil espèce de gros enfoiré de fils de bip, méchant, pas beau, égoïste, jaloux, occupe-toi de ta vie de misérable raté ».
Oui, je sais, dit comme ça, ça paraît facile à repérer, mais en guise d’exercice, observe un peu certains commentaires sur les réseaux sociaux…
Car le manipulateur, ne l’oublions pas, ne supporte pas la moindre critique et va, en retour, t’en foutre plein la gueule en te reprochant – c’est un comble ! – de ne pas être gentil.
La critique est utile, quand elle constructive et quand le manipulateur est concerné.
Il ne faut pas le laisser mal agir sans parler. Et je ne serais pas surprise d’apprendre que le mouvement récent de #bekind ait été lancé par l’un ou plusieurs d’entre eux : c’est une paire de lunettes virtuelles.
Les classiques du retour passif, après l’attaque, ceux que j’ai entendus des millions de fois sont « c’est de l’humour », « tu n’as pas d’humour » ou « qu’est ce que tu es susceptible ! ».
Ne crois pas gagner, cependant, en prenant de la hauteur et en faisant mine de ne pas entendre ou de ne pas t’offusquer. Le manipulateur va prendre cela pour un encouragement et te chercher jusqu’à ce qu’il te trouve.
Il veut prouver que tu es méchant et en attendant, il peut toujours s’amuser à tes dépens. Pur bonheur.
Une possibilité intéressante que j’ai découverte récemment, c’est quand un manipulateur a chauffé un de ses proches contre moi, se faisant passer pour la demoiselle en détresse de l’histoire, et que ce preux chevalier blanc, portant les couleurs du manipulateur, aveuglé par le bonheur d’une juste croisade, s’est lancé verbalement sur moi.
Le manipulateur peut alors jouir, sans se salir, au chaud dans sa tour, de la déconfiture de la cible et espérer que c’est ce proche qui, éventuellement, va passer pour un mufle. Le décrédibilisant, lui, au passage : on ne sait jamais ce que réserve l’avenir.
Coup double.
26. il ne veut pas ton bonheur
Du tout.
Sans cœur, il est incapable d’être heureux. Il ne peut que se nourrir à tes dépens ou aux dépens des foules.
Ou se contenter du plaisir, ersatz promis en abondance à ceux qui ont abdiqué leur conscience.
Ton bonheur, du coup, lui est une insulte.
Il ne peut pas le supporter.
En plus, son égo lui souffle que tu as ce que lui, mérite. Que tu lui voles ce qui devrait être à lui.
Que tu as tout eu facilement, quand lui, galère. Que ce n’est pas juste.
La jalousie, l’amertume, l’envie, la haine le dévorent.
S’il n’a pas obtenu de la vie ce qu’il pensait en mériter, c’est parce que tu as son travail, surtout si tu es émigré. S’il n’est pas heureux en couple, c’est que tu as son conjoint. Ou alors tu as les enfants qu’elle aurait dû mettre au monde, le pognon qui aurait dû se retrouver dans sa poche, son oxygène…
Alors vite, vite, vite, si c’est en son pouvoir, il va souffler sur la flamme de ta joie.
27. tu te sens mal
Tu es dévalorisé, critiqué, attaqué, rien de ce que tu fais n’est jamais assez bien, et c’est toujours ta faute.
Tes émotions sont piétinées, tu n’es pas respecté.
Et puis, après les premiers mois où il t’a balancé amour et paillettes à la tête pour te ferrer, et entre les épisodes qu’il espère de plus en plus brefs où il va devoir faire un effort pour continuer à te tenir, il va tout faire pour que tu ne sois pas heureux.
Si tout cela ne suffisait pas, le manipulateur est un vampire énergétique.
Et je pense qu’il est sans doute l’inspiration pour l’auteur des livres qui a inventé le buveur de sang malfaisant.
L’énergie est une autre force vitale et je suis bien placée pour savoir, en tant que maître Reiki, qu’elle est importante à notre bien-être.
Si tu vis avec un manipulateur, tu vas finir par te sentir pompé, sans enthousiasme, sans envies, triste sans raison, fatigué sans aucun motif, parfois sans forces.
Plus le manipulateur est toxique et plus tu en sentiras les effets rapidement et intensément.
Si tu as juste épousé un narcissique du bas de l’échelle, tu vas t’user lentement dans une vie passée à le soutenir et à courir pour le satisfaire sans jamais y parvenir : Sisyphe du quotidien ahanant derrière ton caillou.
Certains manipulateurs extrêmes prennent le soin de te séparer de tes proches, de ceux sur qui tu pensais pouvoir compter. Ils t’isolent pour te tenir à leur merci. Ils te font croire que tes proches sont des méchants et leur fait comprendre que tu es, toi, un déséquilibré.
Tu te sens mal, de plus en plus mal.
Cela peut devenir un malaise physique. Tu es moins en forme qu’avant, plus facilement malade, tu grossis, tu perds tes cheveux…
Dans certain cas avancés, tu peux traverser des périodes d’apathie. Tu n’as même plus la force de bouger de ton lit. Ce n’est pas nécessairement une dépression, il suffit parfois de t’enlever des griffes de la personne toxique.
Mais tu peux aussi tomber en dépression.
Le manipulateur n’aura, pour autant, aucune compassion et se servira, encore et toujours, de ton état.
Dans son intérêt et contre toi.