Le négatif est toujours le héros de son propre film.
Et là ou notre cœur, à nous, personnes munies d’empathie, va toujours nous faire réaliser que l’on est une personne parmi d’autres, là où notre conscience va aussi nous faire nous remettre en question ou nous donner de la perspective et là où notre lucidité, cette part si particulière de l’intelligence, nous fera nous juger nous-mêmes, parfois trop durement… pour le négatif, surtout à partir du narcissique et au-delà, c’est tout l’inverse : il n’y a absolument rien qui le retienne de se croire le héros d’une histoire dont il tisse la trame au quotidien.
Et cela va au point où le négatif va tranquillement créer une réalité alternative, attribuant les rôles, gérant les éclairages, installant les décors de la scène, revisitant complètement les faits.
Ce qui retient une personne négative au fil ténu du réel, c’est nous, les empathiques, les positifs.
Pour lesquels il croit devoir faire semblant. Pour lesquels il doit faire un effort.
Mais quand, pour une raison ou une autre – un président qui explose la nécessité de l’effort social, une bulle narcissique dont les bonnes personnes sont exclues, une prise de majorité dans une organisation -, on est exclu de l’équation, c’est la fête du slip.
Et le négatif, qui n’a alors plus du tout besoin de garder les pieds sur terre, peut enfin suivre le vol en montgolfière de son ego.
Du pure délire.
On le constate, en ce moment, sur une grande échelle aux États-Unis, où un parti politique entier n’a plus peur de parler de faits alternatifs, de réalité alternative, d’élections alternatives, voire même, de grands électeurs alternatifs.
Les États-Unis nous montrent à quel point les personnes négatives, quand elles ne se sentent plus tenues de faire semblant pour une galerie lucide, sont en fait très très nombreuses.
Et très très déséquilibrées.