En Français, l’empathie signifie la faculté de se mettre, de s’imaginer, à la place d’autrui. Une identification.
Alors qu’en anglais, « the empathy » va au delà : la faculté de percevoir les émotions de l’autre. Une perception à la limite de la voyance.
Je préfère la définition française qui met cette émotion à la portée de toutes les bonnes personnes et qui crée une limite nette entre les bons et les méchants : la faculté ou non de sortir de son nombril pour penser à la perspective de l’autre.
L’absence d’empathie est aussi la définition du mal telle que résumée par les psychologues envoyés à Nuremberg pour comprendre comment il avait été possible, pour un peuple civilisé, d’en arriver à une telle barbarie.
Mais quelle que soit la définition donnée au mot, je suis une personne largement fournie en empathie : j’ai toujours eu la capacité de me mettre à la place de l’autre et de ressentir de la compassion et j’ai aussi un bon lot d’intuitions sur mon prochain.
Avec, cependant, un handicap de taille : je ne pouvais pas croire au Mal.
Je faisais partie de ces naïfs pensant que là où il y avait un humain, il y avait une étincelle divine. Une âme, une chance de rédemption.
Et je n’arrivais pas à comprendre les débordements de méchanceté, dans les actualités ou dans l’histoire. Mais comment était ce possible ?
Toujours le Bambi bondissant dans le soleil couchant.
Aussi, j’ai beaucoup souffert de cette sensibilité aux souffrances d’autrui, De cette perception à la limite de la voyance qui me rendait émotionnellement vulnérable. Triste pour autrui, en colère au nom du droit de mes frères humains.
Je connais maintenant les profils négatifs et je sais pourquoi ils n’ont aucune empathie : par peur, colère, ego, ou un cocktail des trois, ils se sont coupés de toutes leurs autres émotions positives. Et de certaines émotions négatives, comme le désespoir.
Le désespoir n’est possible, à mon sens, que pour qui est pourvu d’un cœur capable de souffrir.
On peut facilement constater à quel point ces personnes négatives ont accéléré l’inhumanité du monde d’aujourd’hui, le faisant à leur image, froid et superficiel.
Et je pense à tous mes frères et sœurs empathiques.
Je les imagine aux prises avec chagrin et angoisse, les premières victimes du suicide, de l’alcool ou d’une dépendance aux drogues.
« Les meilleurs partent toujours les premiers » dit le dicton. Et je comprends sa véracité.
Mes deux enfants sont des bonnes personnes. Empathiques dans tous les sens du terme, anglo-saxon ou français.
Et ma réponse au monde d’aujourd’hui, pour leur éducation a été de leur dire « soyez des empathes avec des dents ».
Continuez d’être de bonnes personnes, mais soyez forts. Sachez reconnaître les profils négatifs et soyez prêts à vous battre si c’est nécessaire.
Car le monde doit changer.
On ne peut plus laisser le terrain aux seuls négatifs, qui exploitent leurs prochains et détruisent la planète.
Et monde aura besoin de guerriers empathiques.