J’ai écrit un article sur les six voix qui composent nos psychologies individuelles.
Et encore une fois – et gnagnagna -, je préfère préciser que je ne suis pas une professionnelle de la psychologie, seulement une professionnelle des énergies.
Selon moi, donc, chacune de ces six voix (égo, intelligence, personnalité, cœur, intuition, conscience) prend une importance qui varie, comme un pourcentage dans une colonne de statistiques.
Chez un individu équilibré, elles sont toutes présentes à divers degrés et en gros, plus la voix du cœur sera présente, plus l’énergie sera positive, et la personne empathique.
Mais qu’en est-il pour les personnes négatives ?
En résumé, plus la personne est négative, plus l’égo a pris la place.
Et pour passer le cap du pervers narcissique (ou psychopathe), la voix de l’intelligence, qui sombre alors dans le machiavélisme, est plus importante que celle de l’intuition.
Chez les égotiques, qui ne manipulent pas consciemment, il reste sans doute un peu de conscience et de cœur, une infime part d’humanité qui peut se réveiller face à des situations extrêmes.
Mais elle est totalement étouffée chez les narcissiques et les psychopathes.
Deux voix sur six qui ont presque ou totalement disparu !
Plus une troisième…
Car un manipulateur – à partir de -4 sur mon échelle – n’a plus vraiment de personnalité.
Il utilise juste ce qui marche pour obtenir ce dont il a besoin : du carburant énergétique qu’il ne trouvera plus que chez les autres, privé de cœur et d’émotions comme il l’est.
Il n’a plus de personnalité, il a des masques.
Les manipulateurs, sont des personnes qui tournent exclusivement autour de trois voix : l’égo, l’intuition et l’intelligence.
Tu vois alors à quel point ces personnes sont différentes de nous, les empathiques ?
Et qu’il n’y a même plus besoin d’aller adhérer aux théories du complot comme quoi des lézards vivraient parmi nous : les manipulateurs pourraient aussi bien venir d’une autre planète.
Ils se cachent juste derrière une couche d’apparences qui leur permet de réagir comme nous. Et je me surprends à me demander, après toute une vie à côtoyer certains narcissiques de ma famille, quels seraient leurs traits de caractère en dehors des schémas psychologiques clairement identifiables.
J’ai longtemps, naïvement, espéré que ces personnes-là seraient capables de se réveiller du bon côté de l’empathie mais je n’y crois plus.
Pour moi, à présent, un cœur ne repousse plus et je crois qu’un Dark Vador, qui est clairement un négatif au delà de l’égoïste, voyant son fils qu’il n’avait, au fait, jamais vu grandir, se faire électrocuter en direct, n’aurait absolument rien ressenti. Ni sursaut de conscience, ni battement du côté du cœur.
Rien.
Un électroencéphalogramme plus plat que les plaines de Waterloo.
C’est donc aussi mon analyse, qu’à partir des niveaux énergétiques -8, le manipulateur pervers est celui qui saura, pour manipuler avec talent, faire un usage immodéré d’une intelligence acérée. « Pure », car dépourvue du moindre scrupule, ces scories de la conscience qui viennent troubler la sainte logique.
Cette intelligence, qu’il reconnaît, nourrit encore plus son égo, qui n’en avait pourtant pas besoin…
Et c’est ma conclusion qu’une personne qui ne serait pas assez intelligente ne peut pas atteindre ce « pinacle » de malfaisance. Elle va buter sur le -7, privilégiant son intuition.
Ce qui ne veut pas dire, pour autant, que cet intense narcissique, à -7, sera moins dangereux que le pervers narcissique à -8.
Car je suis convaincue que, dans bien des cas, l’intuition est plus puissante que l’intelligence. C’est elle, en vérité, qu’on appelle parfois l’étincelle du génie : un éclair fulgurant qui dépasse le calcul pour sauter directement aux conclusions.
C’est elle qui permet de sentir une situation en un minimum de temps ou de savoir instinctivement quel choix faire.
C’est elle qui, antenne puissante, sent les vibrations d’une foule, s’y adapte, surfe dessus et en fait sa chose.
C’est elle qui crée les orateurs qui électrisent voire hypnotisent les foules et c’est mon impression qu’Adolf Hitler, par exemple, devait être un intense narcissique. Il était du reste considéré comme un clown par les élites intellectuelles allemandes qui l’ont gravement sous-estimé. Son administration était chaotique….
Mais il sentait les énergies du monde, était capable de décisions éclair qui emportaient la mise et ce n’est pas un hasard qu’il ait utilisé la swastika, symbole bouddhiste, sur son drapeau, plongeant à jamais le touriste européen moderne dans des affres de perplexité dès qu’il passe le seuil d’un temple bouddhiste à l’étranger…
L’intelligence des -8, -9 ou -10 est aussi, au propre comme au figuré, un « garde fou » qui les retiendra de faire n’importe quoi de trop évident et les maintiendra plus facilement dans l’ombre.
Quand un narcissique intense, bouffé par l’égo, incapable de sentir la honte et sachant écouter une intuition, pourra aller très loin.
La chance sourit aux audacieux, quand l’intelligence rend prudent.
Ce qui, dans le cas de Monsieur Trump, va plonger les intellectuels, les « pundits » politiques dans un abîme de confusion : il a réussi, c’est qu’il est intelligent !
Pourtant, il se comporte comme un idiot ? Est-ce une façon subtile de jouer à un jeu d’échec en trois dimensions auquel nous n’aurions pas accès ?
Ces personnes-là, qui ont en général fondé leur réussite sur leurs diplômes, surestiment le pouvoir de l’intelligence et sous-estiment celui de l’instinct.
Donald Trump est la preuve flagrante qu’un idiot, protégé du doute par son égo et qui sait écouter attentivement la musique de ses triples, peut devenir président.
Un narcissique, aussi, plus instinctif, moins logiquement intelligent, saura éviter l’écueil de l’arrogance et se faire passer pour une personne simple.
Et c’est un paradoxe hallucinant, que ces « hommes du peuple » sensés sauver leur pays de la corruption des autres, quand, en réalité, ils ne peuvent songer qu’à leur seul intérêt.
Dans certains autres cas publiques, quand le narcissique a le pouvoir absolu de faire ce qu’il veut, on peut même assister à une débauche de pure stupidité. Ah, quel bonheur d’être enfin soit-même sans contrainte !
Quelle fête !
Rouler en voiture autour d’un volcan, tirer en bicyclette sur une cible, se coiffer de façon tout à fait unique…
Mais il ne faudrait pas, amusé par le ridicule de la situation, oublier que le clown est aussi dangereux.
Surtout que son égo, qui a pris, dans cette position de tyran, des dimensions de montgolfière, distendu et fragile, les rend susceptibles à la moindre critique – les baudruches craignent avant tout les épingles – et que les comiques politiques du pays doivent être les premiers à choisir entre l’exil ou la cellule capitonnée.
La vérité est l’ennemi du narcissique qui n’a pas assez de talent pour jouer avec.
Le pervers narcissique, lui, grand acteur, a ce talent.
Et il méprise sûrement ces narcissiques grossiers qui ont perdu pied avec la réalité. Surtout dans une démocratie – celles qui nous restent – où le pouvoir de la majorité a encore une importance. Car la majorité est souvent constituée de des personnes positives. Qui votent, qui consomment…
Il faut alors savoir faire semblant à coups de marketing ou de relations publiques.
Dans nos démocraties modernes, absence de scrupules, intelligence, égotisme et rage sont un puissant alliage pour les machiavéliques qui veulent monter dans la hiérarchie.
Car ils ont réussi à inverser les tendances, à mesure qu’ils se sont installés au sommet, et donné au passage le plus d’importance à leurs valeurs : ambition, notoriété, absence de scrupules…
Et plus l’on monte au sommet, plus l’oxygène se fait rare.