Petit meurtre à écrire entre amies.

Une fois par mois, je participe à un atelier d’écriture.
Merveilleux moment que ces heures volées au quotidien, rituel "sooooooooooo british" mâtiné d’humour caustique et de littérature raffinée autour d’un bon thé.
Savoureux mélange de madeleines et de bons mots faits maison !
Et cette fois, comme devoir à faire chez soi, notre bienveillante mais néanmoins ferme maîtresse de cérémonie nous a tout simplement demandé d’écrire un ouvrage d’ici fin mai.
Mais c’est bien sûr !

Petit meurtre entre amies

Et hop, encore une installation minimaliste. Ma spécialité !

Certes, une petite part de moi a toujours souhaité plonger dans le grand bain mais je n’envisageais pas la petite poussette fatidique aussi tôt.
Ceci dit, j’ai souvent rêvé d’écrire un livre simple et positif. Un livre qui vous remonterait le moral pendant les aléas de l’existence, un petit manuel initiatique qui redonnerait du goût à la magie de la vie, gentil mélange entre "l’Alchimiste" de Coelho et le "Petit Prince" de St Ex mais sans le serpent.
Et puisqu’apparemment la modestie n’est pas ici de mise (après tout, il ne coûte rien d’imaginer !), j’ai aussi souvent fantasmé sur la réussite d’une JK Rowlings, avec laquelle il me semble que j’ai deux points communs de taille : moi aussi je suis maman et j’ai également déjà connu, entre deux aventures entrepreneuriales, le bonheur de la précarité financière en chambre de bonne (en l’occasion, louée au fond d’un couloir à une charmante vieille dame).

Mais outre qu’il y a sûrement aussi la toute petite question du talent, au risque de me faire lapider par les nombreux fans de cette auteur à succès, j’ai toujours trouvé l’histoire du célèbre petit sorcier un peu trop sombre à mon goût.

Et j’ai donc décidé d’écrire mon prochain ouvrage à moi sur un sujet beaucoup plus tendre, poétique, voire romantique : le mariage d’un psychopathe.
L’inconscient a en effet ici fait son œuvre certaine nuit, en me livrant la trame d’une intrigue pendant mon sommeil, et ma flemme naturelle a fait le reste : il ne me reste plus qu’à trouver la moitié finale et le dénouement sur un mode plus éveillé.
Ou alors que j’applique de façon convaincue une recette que j’ai lue dans un magazine pour fille et qui ne peut pas rater : je bois un verre d’eau en y mettant l’intention d’obtenir une réponse et je dors dessus. Au pire, je m’assure des prochains mois hydratés et reposés, ce sera fantastique pour ma peau.

Et donc, un livre sur un psychopathe, vaste thème…
Le psychopathe, si j’en crois certains posts de mes amis Facebook, est d’ailleurs un sujet bien d’actualité, surtout au travail, et est sans doute un reflet extrême de notre époque, dont les valeurs les plus essentielles me semblent bien être les apparences, la manipulation et la communication. En un mot, le marketing.
Pour avoir été formée à cette noble matière en France et aux States (international marketing, marketing strategy, consumer behavior et j’en passe …), j’ai senti comme un léger dérapage vers la fin des années 90 du siècle dernier, quand le manuel du parfait petit marketeux ne vous conseillait plus de vous pencher sur le berceau du consommateur ciblé pour répondre à ses attentes, mais bien de le rendre dépendant à un produit dont il n’avait pas à priori ni besoin, ni même envie.
En langage imagé, il s’agit donc d’arrêter de bêtement donner du lait au bébé pour le rendre accro au pinard.
En langue de bois, c’est ce qu’on appelle fidéliser le client.

Après tout, consommer, c’est à dire acheter tous les X mois la même version du chmurz, mais en blanc puis avec des roulettes, ou en automatique, et enfin avec télécommande, c’est encore un acte citoyen qui garantit la croissance, les emplois en Chine, et la survie de nos admirables gouvernements.
Ah, je rêve d’un capitalisme plus moral mais ne nous égarons pas dans l’utopie, quand même l’éthique est devenu un argument de vente. Vous me direz : "c’est déjà ça !".

Bref, ne croyez pas que je digresse car je sens que ma formation commerciale s’annonce comme une excellente source d’inspiration pour mon futur livre.
D’ici le prochain thé et même sans verre d’eau, ce devrait être du gâteau !

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