Mon ex-quartier à Buenos-Aires : « Palermo chico »

A Buenos-Aires, j’habitais à "Palermo chico", qui est, comme son nom l’indique, une petite partie du quartier de Palermo.

Le quartier de Palermo, proche du río, entre les quartiers de Begrano et de Recoleta, comprend notamment les très branchés Palermo Soho et Palermo Hollywood (l’ensemble des deux formant le Palermo Viejo, le vieux Palermo).
L’article wikipedia confond, il me semble, Palermo Soho et Palermo Viejo tant il est vrai qu’on pourrait légitimement s’y perdre !

Et on comprend mieux, en lisant tous ces noms de quartiers, pourquoi les "Porneños" (habitants de Buenos-Aires) peuvent se définir comme des Italiens parlant Espagnol…

Je vous présente donc mon ex-rue avec ses trottoirs dépareillés et son quota de trottoirs défoncés comme partout, du reste, à Buenos-Aires.

Palermo chico

Palermo chico

Palermo chico

Palermo chico

Mon ex-immeuble, rue Ortiz de Ocampo.

Palermo chico

Et une vue, depuis mon ex-fenêtre, du bus touristique qui passait dessous.

Et je vais maintenant vous faire faire le tour des deux pâtés de maison autour de mon ex-chez-moi. Un pâté de maison à Buenos-Aires, ça s’appelle un cuadra. Il faut dire que les conquistador avaient du goût pour la colonisation ordonnée, le rectiligne et le perpendiculaire et que presque tout le réseau de routes pourrait se calquer sur du papier millimétré.
Interdit, donc, de tourner à gauche, quand on peut si facilement, et suivant des parallèles et perpendiculaires, tourner trois fois à droite. Es lógico !

En sortant à droite de mon ex-casa, on tombe sur la "calle" Castex. Il y reste encore de très jolies maisons qui n’ont pas succombé au goût local pour la tour, de préférence de plus de trente étages, avec service d’ordre au rez-de-chaussée et ascenseurs supersoniques.
Avec mon amour pour tout ce qui est aéroporté, je considérais ces ascenseurs comme une sorte d’entraînement pré-décollage…
Et avec la chaleur ambiante, ces tours, très largement en verre, présupposaient un usage constant de la climatisation assez éloigné de toute préoccupation écologique. Surtout que les Argentins ont encore visiblement à découvrir l’usage du double vitrage… ou du panneau de verre jointif !
Pour vous donner une idée, une amie a connu une inondation… au trente cinquième étage de sa tour ! Et mon café préféré, le Volta, avait encore, il y a peu de mois, toutes ses façades en verre non jointif.
Chaque été, au plus chaud, le courant sautait donc, à cause des climatisations poussées à fond, trois ou quatre fois et ce, pendant des heures. Il ne valait mieux pas se trouver dans l’ascenseur.

Palermo chico

Maison rue Castex.

Palermo chico

Maison rue Castex.

Palermo chico

Décoration devant la jolie boutique de bijoux à côté du Museo Metropolitano, rue Castex.

Palermo chico

Entrée du Museo Metropolitano, rue Castex.

Palermo chico

Maison rue Castex.

Palermo chico

Maison rue Castex.

Le tout nouveau Starbuck dans une jolie vieille maison :

Palermo chico

L’ex-"collegio" de ma fille, "Bayard", qui a choisi un nom français mais donne une éducation à l’anglaise :

Palermo chico

En prenant la rue San Martin, qui croise Castex, on a, à gauche les bâtiments de la clinique Mater Dei.
Les arbres, à Buenos-Aires, ont un droit de cité absolu. On ne les taille pas à la parisienne mais on les laisse pousser librement, ce qui fait qu’il n’est pas rare de les voir se rejoindre au milieu de la rue, ce que personnellement, je trouve beaucoup plus joli.
Il y avait un grand tronc d’arbre mort en face de chez moi, qui n’a finalement été retiré que très peu de temps avant mon départ.

Palermo chico

Clinique Mater Dei, rue San Martin.

Palermo chico

Rue San Martin, à côté de la clinique Mater Dei.

La grande surface "Carrefour", dont on aperçoit les bâtiments sur la gauche, occupe le rez-de-chaussée d’une galerie commerciale de luxe, ouverte sept jours sur sept, le "Paseo Alcorta".
Carrefour Argentine est un pur produit local, avec ses rayonnages de gélatine à tous les goûts, son absence quasi totale de yaourt nature (qu’on utilise là bas pour la cuisine), des quantités impressionnante de vinaigre balsamique (viva la inmigración italiana !), quatre-vingt quinze pour cent des biscuits à la graisse de vache (j’ai passé des heures à chercher les exceptions), aucun sirop à boire à part la grenadine, et des fruits et légumes surréalistes.
Toutes les importations devant subir une taxe de cinquante pour cent au passage des frontières, on trouve parmi les produits de luxe de marques comme Zara ou Imaginarium.
Au Paseo Alcorta, Brioche Dorée a récemment ouvert une franchise dont les croissants sont une catégorie intermédiaire et somme tout intéressante entre la "medialuna argentina" et le croissant français.

Palermo chico

Le bâtiment au fond à gauche, c’est le Paseo Alcorta.

Nous voilà à présent sur l’avenida Figueroa Alcorta, la grande avenue parallèle à celle du Libertador (le surnom de San Martin) et dont le nom rappelait invariablement "Tintin et les Picaros" à mon mari. S’y trouve le Musée d’Art Moderne, le Malba, qui héberge un bistrot français dont les tarifs sont malheureusement régulièrement revus à la hausse. En cas de crise de manque, le tartare y était délicieux.

Palermo chico

Il y a un bâtiment Renault juste à côté du Malba, mais, reconnaissance obligeant, j’ai préféré y photographier une succursale Peugeot…

Palermo chico

Le Malba.

Yacaranda

Jacaranda devant la terrasse du bistrot français du Malba.

Palermo chico

En face du Malba, le collegio San Martin.

Palermo chico

Un bâtiment, avenida Figueroa Alcorta.

Palermo chico

Un bâtiment, avenida Figueroa Alcorta.

Je me rends compte que mon article peu paraître assez critique, si tant est qu’il est plus facile de se souvenir d’anecdotes allant dans le mauvais sens, et tellement moins évident de décrire le charme d’un endroit.

Yacaranda

J’adore les Jacarandas.

Et pourtant, de charme, Palermo chico n’en manque pas. Pour faire ses courses, emmener sa fille dans une école que j’ai trouvée humainement extraordinaire ou dans un des nombreux jardins qui l’entourent, pour boire un jus de fruit dans la cour du Museo Metropolitano, marcher au soleil ou à l’ombre des Jacarandas, pour voir de magnifiques orages et des débauches de feux d’artifice à la moindre occasion, pour toute la vie du jour et de la nuit, j’ai trouvé ce quartier extraordinaire.
Et j’y ai passé trois années magique. Parfois difficiles, mais globalement magiques.

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