Et pourtant, leur méthode universelle, quel que soit le contexte, est infiniment simple à repérer.
Elle est en deux temps :
1/ Le sociopathe ou psychopathe est la victime d’une organisation, d’une personne, d’un groupe de personnes… Et en même temps, il est fort. C’est une victime forte et courageuse. Ahum.
2/ Il va déchaîner chez les autres, pour le défendre, un flot d’émotions négatives, colère et haine. Qu’il pourra ainsi transformer à sa guise en action. Et hop, du pouvoir.
La réalité est toute autre car ce sont majoritairement les personnes positives qui ont été les vraies victimes, d’un manipulateur ou d’une organisation toxique.
Mais elles sont des victimes ponctuelles : elles vont parler d’une seule organisation ou de quelques personnes et leur calvaire est daté.
Quand le sociopathe/psychopathe est une victime permanente.
Et les personnes positives qui ont survécu émotionnellement et physiquement à une épreuve difficile et tiennent encore debout vont vouloir la justice.
Pas la vendetta.
« Pour une dent, toute la mâchoire » disait régulièrement un psychopathe que j’ai bien connu. Ces profils négatifs voudront vous exploser en mille morceaux, vous annihiler, si vous avez osé vous dresser contre eux. Tout en, si c’est là leur image, vous parlant d’empathie et de compréhension. Car la victime, c’est toujours et encore elle. Ou lui.
Le sociopathe/psychopathe, c’est bien connu, divise pour mieux régner : pour se trouver des défenseurs qui vont attaquer en son nom (souvent des personnes empathiques naïves), pour faire parler de lui (et pour ça, rien de mieux que les réseaux sociaux…), pour se créer un fan club d’adeptes, dont le cœur du groupe est souvent d’autres sociopathes qui trouvent là une belle occasion de haīr et de se déchaîner, pour éliminer un rival, pour se faire élire…
La liste est juste infinie.
Et je vais choisir l’exemple de la politique.
Mon orientation politique est plutôt au centre. Je la définis comme centre droit parce que j’ai été, par réaction à une enfance privilégiée dans une ville communiste, très clairement de droite pendant les premières dizaines de ma vie.
Je défends la libre entreprise et la libre parole dans le respect d’autrui.
Mais je suis tout aussi fermement convaincue qu’il faut une politique sociale forte, la défense des plus démunis et le respect des minorités.
Mon mari, un fils de profs qui a eu, lui, une enfance rurale et socialiste pense que je suis souvent plus à gauche que lui.
Voilà pour le contexte.
Tout ça pour dire que je comprends les arguments de droite basés sur une économie forte et le respect des traditions.
Parce que je crois à l’importance de nos identités construites à travers notre histoire personnelle, celle de nos pays, notre culture, nos religions.
Et que je comprends les arguments de gauche qui défendent la différence, l’égalité de droits et la défense des moins favorisés d’entre nous. Et pas qu’un peu !
Mais ces deux objectifs sont à mes yeux plus complémentaires qu’opposés : une économie doit être forte pour avoir les moyens de financer le social.
Une identité personnelle forte n’a pas peur de la différence.
Les sociopathes et psychopathes qui pullulent en politique en ont fait une guerre de culture.
Tout bénef’, il faut dire : les incompétents, qui sont les plus nombreux, ne risquent pas d’être jugés à leur résultats sur le terrain.
Dans leurs extrêmes, les fascistes de droite pointent les étrangers du doigt et menacent des vies pendant que les extrémistes de gauche s’en prennent à la parole et détruisent des réputations et des carrières avec l’arme du politiquement correct.
Et les gens biens sont pris au milieu.
Leur colère, leur frustration exacerbées par les manipulateurs de l’autre camp.
Les factions sont de plus en plus marquées, les ponts sont brûlés, la compréhension mutuelle de plus en plus difficile.
Les compromis deviennent impossibles.
Les solutions sont bloquées.
La société régresse.
Les guerres commencent comme ça.
Et qui gagne ? Encore et encore et encore ?
Le manipulateur.
Il est temps pour chacun d’entre nous, personnes de bonne volonté, d’arrêter de nous faire enfumer par ces manipulateurs.
Car lorsque l’un d’entre eux choisit une cause qui nous est chère, il ne la choisit pas pour la défendre, il s’en bat les bips : il la choisit comme moyen de grimper.
Il va la faire à son image, intolérante, narcissique et inflammatoire. Cristallisant l’opposition contre elle. Utilisant cette opposition comme « preuve » de son utilité militante et de son courage… C’est parti pour le cercle vicieux qui mène au chaos et à la destruction.