Je viens d’avoir une autre des mes délicieuses conversations mère-fille hier et j’aimerais bien savoir comment les autres que moi gèrent sereinement, et même agréablement, leurs relations avec celle qui leur a donné le jour.
En effet, quand j’entends parler de filles de mon âge qui appellent leur maman trois fois par jour et par plaisir, je le confesse, ça me laisse un peu rêveuse.
Admirez la mise en scène ! Les décors sont de Rogert Harth et les costumes de Donald Cardwell.
À vrai dire, c’était un peu mon cas jadis, et je me souviens encore des jérémiades, voire des apoplexies de mon père – plus attaché à ses sous qu’à sa progéniture –, quand il recevait ses notes de téléphone, du temps de mes études aux États-Unis. Mais c’était autrefois, avant la Grande Rupture de 1992 (et ouais, ça ne nous rajeunit pas) quand j’ai bêtement décidé, à l’âge de vingt deux ans, qu’il était temps pour moi de vivre ma vie. L’inconvénient d’une mère fusionnelle c’est qu’elle comprend mal votre souhait de grandir et le prend assez vite comme une trahison doublée d’un affront personnel.
Et le désavantage d’être née une année en zéro, c’est que tout le monde calcule votre âge beaucoup plus vite, sans vous laisser le temps de vous ajuster à la maturité qui s’impose et que vous n’avez – hélas – pas vraiment vue venir.