Ne m’appelez plus « Bilaba ».

On sent tout de suite avec cette photo que je progresse et que mon espace travail (en langage initié « l’Atelier ») a pris une autre allure : j’ai rentré les prototypes de la grange.
Il y en a aussi dans la cave mais une petite voix en moi me chuchote qu’ils ont sûrement l’intention d’y rester…

Protos

La présentation de mon style (à prononcer « staï-le ») et d’une sélection de modèles de vêtements réalisés avant mon départ pour l’Argentine s’annonce donc.
Et dans la foulée, j’ai bien l’intention de vous en mettre les patrons gratuitement en ligne.

La réalité du procédé dépendra un peu, je le crains, de la bienveillance de ma fille de six ans pour l’état de mes nerfs.
Déjà, son respect pour ma vocation fait plaisir à entendre : elle me déclarait encore il y a peu que si je voulais avoir enfin un « vrai métier » et avoir du même coup les moyens de lui offrir la nounou qu’elle appelle de ses voeux, je pourrais toujours travailler à la cantine de son école.
Un message d’espoir, au passage, pour les mères qui travaillent hors de chez elles et qui regrettent de ne pas avoir assez de temps pour s’occuper de leur progéniture…

Mais pour revenir au sujet qui nous occupe, je vais donc me remettre à la planche à dessin pour pouvoir déclarer tous ces petits patrons et modèles à l’INPI.
Car oui, je n’aurais pas été élevée à « Sup de Luxe » pour rien, et élève de ce qui a été une formation créée par la joaillerie Cartier, j’ai été soigneusement briefée sur le sujet de la contrefaçon. Et si je n’ai pas leurs moyens et un rouleau compresseur pour rouler sur des montres (évènement médiatique qui date de l’époque où j’étais étudiante), j’ai tout de même à ma disposition le trotteur du petit dernier.
Honteux plagiaires, tremblez.

Ceci dit, un léger doute quant à la procédure subsiste : en avant propos de l’achat de l’enveloppe Soleau, il est précisé qu’il faut bien s’assurer que votre création n’a pas été déposée antérieurement.
Et comme nous n’en sommes plus à l’époque bénie qui pouvait encore permettre de vraies innovations, je m’interroge… quelqu’un aurait il breveté la jupe ?

Non, bien sûr. Et j’imagine que l’INPI sait bien qu’à moins d’inventer le sac à patates à trous et en version mixte, nous ne pouvons plus de nos jours que prétendre à des variations plus ou moins talentueuses sur le même thème.
Et qu’un créateur ne se définit plus par un seul vêtement mais par la cohérence de tout un style (à prononcer toujours « staï-le ») .

Mais tout de même, pour avoir, il y a un certain temps, encouru les foudres du magazine « Biba » en ayant voulu déposer en tant que marque le nom « Bilaba » ; pour avoir alors, et avec le recours d’un avocat, justifié de ma bonne foi en expliquant que le fameux « Bilaba » était mon surnom d’enfant ; pour avoir été jusqu’à envoyer – le ridicule ne tuant pas -, une photo de moi enfant avec un tee shirt imprimé d’un castor (ou était-ce une marmotte ?) et du fameux surnom ; pour m’être vu répondre que la marque pourrait prêter à confusion auprès d’un consommateur inattentif, ou quelque chose d’approchant ; et pour avoir enfin dû renoncer par courrier à l’usage public de mon surnom sous peine de mesures procédurières et coûteuses, je sais bien que la propriété industrielle a ses limites.
Surprotégeant abusivement certains, permettant à d’autres de déposer des noms dans le seul et unique espoir de les revendre un jour, et de toute façon inopérante face à certaines concurrences étrangères, voire mafieuses.

Mais bon, par acquis de conscience, je vais quand même faire mes devoirs en copyright et j’espère que si un magazine féminin s’intéresse de nouveau à moi, ce sera pour autre chose que pour m’interdire l’usage de mon surnom…

2 réponses sur “ Ne m’appelez plus « Bilaba ». ”
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