15. au fond, il est complexé
Car l’égo, ce n’est pas la confiance en soi.
L’ego, c’est comme une armure, qui te coupe de tes émotions et de tes doutes et te protège des critiques des autres. L’ego est sans nuance, il est là pour la survie de la carcasse et te rendre « fort » et va te répéter en boucle que tu es le meilleur.
Au début, peut-être que le manipulateur n’a pas supporté ses insuffisances, s’est trouvé moche ou faible ou idiot. Cela lui a fait peur ou mal, l’a mis en colère… Et l’ego est arrivé dare-dare à la rescousse.
Le doute faisant moins mal, le manipulateur a demandé à l’ego de s’installer.
C’est ce doute, jamais effacé, juste dissimulé par l’égo, qui peut rendre certains manipulateurs possessifs vis à vis d’un partenaire « romantique ». Ou carrément dangereux. Face au rejet, pour lui absolument insupportable, il peut alors devenir violent. Liaisons dangereuses, le retour.
Cachez les lapins !
Car l’égo, ce n’est qu’un masque. Le doute, le manque de confiance est juste caché derrière, problème jamais réglé qui reste dans le subconscient du manipulateur.
La confiance, au contraire, c’est la capacité de se voir tel qu’on est, imparfait. De s’accepter avec ses défauts et ses qualités. De regarder ses erreurs dans les yeux, de les assumer et d’envisager de les corriger, si faire se peut.
La vraie force, c’est ça.
16. il est arrogant
L’arrogance, c’est justement le contraire de la confiance et une conséquence du complexe.
C’est la grenouille, qui se sait grenouille et veut se sentir comme un bœuf. On a donc le manque de confiance, toujours présent, caché par l’égo. Et, en surface, cette arrogance, ce besoin de se vanter, d’étaler sa culture, son intelligence, ses succès, sa grandeur…
Plus le manque de confiance a été incapacitant, plus l’arrogance sera flagrante.
L’arrogance est le talon d’Achille du manipulateur. Ce besoin de se vanter d’avoir tiré les ficelles et de t’avoir manipulé vient s’opposer à l’intelligence qu’il y a à garder son masque.
Dans les films, on voit parfois le vilain, devant le héros attaché à un poteau, se mettre à dégoiser de façon jubilatoire sur l’intelligence et la magnifique malveillance de son plan.
Ce qui permet, in extremis, au héros de le contrer.
Dans la vraie vie, c’est plus rare.
17. il est en colère
Un manipulateur a des émotions, mais ce ne sont pas les mêmes que les nôtres. Pas de bonheur, pas de joie, pas d’enthousiasme.
Seulement le plaisir. Du pouvoir, de l’argent, de te pomper.
Sans le plaisir, le manipulateur est confronté avec son émotion dominante, celle qu’il a appelée à la rescousse pour le défendre : la colère. Et toutes ses Furies : envie, jalousie, amertume, haine….
Le manipulateur, dominé par l’égo, a réellement l’impression qu’il mérite tout et au delà et qu’il est lésé – souvent par toi – quand il ne l’a pas.
La colère, c’est du carburant de fusée. Déjà, elle annihile une immense partie des peurs ou des doutes qui pourraient le tenir en arrière. Et la chance sourit toujours à ceux qui osent.
La colère est aussi là pour atténuer tout sentiment de fatigue. Quand elle ne suffit pas, il y a le café. Et il y a toi.
18. les rages
La colère, quand elle prend ainsi possession des locaux de façon permanente, fait le vide de tout.
Et si le manipulateur n’a pas sa dose quotidienne d’admiration, d’émotion extérieure, de satisfaction narcissique, de pouvoir ou d’argent, la colère devient de la rage.
Certains manipulateurs sont ainsi habités par une rage permanente. Ils essaient parfois de la contrôler via médicaments, drogue ou alcool.
Et vivre avec ce type de manipulateur te donne l’impression de cohabiter avec une cocotte minute qui serait de façon permanente au bord de l’explosion. On ne sait juste pas quand. Ni pourquoi. Mais on sait que ça va arriver.
Et certains manipulateurs ont une tendance avérée à la paranoïa : difficile d’y résister, s’il met seulement dix pour cent des horreurs qui tournent dans sa tête dans le cerveau des autres.
Un petit incident, qui paraît anodin, peut déclencher un soupçon, qui a son tour entraîne l’éruption.
On marche sur des œufs, on rentre le ventre, on s’empêche presque de respirer.
Car l’explosion, quand elle vient, est vraiment effrayante.
Et parfois, concrètement menaçante.