Au delà de ma sensiblerie naturelle, arrêter de manger de la viande est devenu un acte écologique.
Non, je vous rassure, je ne vais pas vous parler de l’activité digestive de nos chers ruminants et de leur conséquence gazeuse qui endommagerait soit-disant la couche d’ozone.
Mais ces délicieuses bestioles (ça va être dur de plus mordre dedans !) consomment en fait énormément d’aliments et d’eau pendant leur courte vie.
Et leur aliment principal, si je me souviens bien, c’est le maïs. Qui consomme lui même un max de flotte. On constate les dégâts subis actuellement par les habitants et les koalas australiens (comment vous n’avez pas encore vus les photos des cyclistes et du koala tétant à la bouteille ?).
En un mot comme en cent, la facture écologique serait moins lourde si au lieu de manger du quadrupède, nous allions tous directement brouter sa salade.
Ça tombe bien, j’adore le maïs transgénique…
Mais revenons à nos moutons, justement.
Je vais devenir végétarienne.
Ou presque.
Pour ne pas me choquer trop vite la papille gustative que j’ai gourmande, je vais encore m’autoriser à ronger l’os de poulet et le magret de canard.
Sans parler des poissons et crustacés dont il est hors de question que je me prive jamais : non non non, n’insistez pas, j’aime trop le ceviche.
Au passage, je précise que je ne mangerai pas de porc non plus. Je suis pourtant moitié bretonne par ma mère et tout bon breton qui se respecte a un fermier éleveur de porcs dans la famille.
C’est donc mon cas (le cousin Guillaume) et je trahis un peu la famille. Mais quand on sait que c’est le porc et non le singe, le plus proche animal de l’homme (qui a dit «ça se voit ! » ?) question tissus musculaires et que ce sont des cœurs porcins qui ont permis les première greffes, ça devrait normalement vous dégoûter du jambon. Ça n’a jamais marché pour moi, hélas !
Je ne mange pas de lapin non plus : pas question de manger ce qui par ailleurs est considéré comme un animal domestique digne de câlins.
Je me souviens encore de la tête de ma correspondante US devant une carte de menu où figurait du lapin aux pruneaux : j’ai cru qu’elle regrettait le plan Marshall (nous aussi avec le recul mais c’est un autre débat…).
Je dois noter que c’est encore une décision qui a fait mourir de rire mon copain à la tétine qui m’a dit que c’était la première fois qu’il voyait appliquer le délit de sale gueule à l’assiette.
Mais je serai ferme : un lapin, surtout avec des grandes oreilles, c’est vraiment trop mignon.
Ce qui n’est pas le cas du poulet.
Qui est moche et con. Osons le dire.
C’est horrible, je fais du racisme anti-poulet.
Mais en même temps, je ne suis pas la seule : l’ordre vient de très haut.
Dans la genèse (oui, je cite la genèse pour régler mon menu, parfaitement, j’ai bien le droit, je serais pas la seule !), il est écrit que les plantes ont été créées le 3ème jour, les oiseaux et les poissons le 5ème et les autres animaux le 6ème (adam et eve inclus…).
Ce qui confirme mon intuition que l’intelligence du poulet se situe à peu près à mi-chemin entre la vache et le ficus. Et je dirais même : sûrement plus près du ficus.
Et ce qui fait que je vais le manger. Surtout s’il vient de Loué, pays où je suis né.
En plus, le Créateur nous a aussi permis d’inventer le foie-gras, et que c’est ce que j’appelle moi, définitivement un don des cieux.
Mais avant de dire adieu à mon steak (et j’adore le steak tartare, c’est trop dur, en 2011, je vais me mettre à fumer la clope…), j’ai mangé un bourguignon pour Noël et un asado pour le 1er de l’an.
Et je vais vous en offrir les recettes en exclusivité dans le prochain billet.
Pensez à moi en les savourant.
JE VOUS SOUHAITE À TOUS UNE ANNÉE 2011 ENCHANTÉE ET PAS TROP CARNÉE !
Edit du 15/02/2011 : Je vous conseille chaleureusement l’excellent post de Deedee sur le sujet et plus particulièrement sur le livre de Jonathan Safran Foer "Faut-il manger les animaux".