la manipulation de causes justes

Il y a plein de causes justes qui méritent qu’on se batte pour elles. Au hasard, l’égalité et la liberté.
Mais même ces causes justes peuvent être tordues, manipulées, violées par des personnes sans conscience ni scrupule.

Dans leurs mains, la liberté devient celle de faire n’importe quoi. En clair, de l’égoïsme.

Quand certaines personnes, par exemple, refusent de porter un masque, qui protège avant tout les autres… Au nom de leur liberté personnelle.

Quand des PDG d’entreprises se battent pour libéraliser la politique et déréguler ce qui les gène, dans leur course sans fin après le pouvoir et l’argent. Tant pis si la planète en crève. Et tant pis aussi si leur liberté devient ton asservissement…

Avec les manipulateurs, la liberté d’expression devient celle de dire ce qui leur passe par la tête, sans frein, ni responsabilité.

Et tant pis, si ça incite à la haine, tant pis si c’est violent ou raciste. Ils ont bien le droit.
Ou tant mieux, en fait, puisque remuer les émotions extrêmes, colère et haine, c’est le fond de commerce des manipulateurs.
Et puisque les manipulateurs n’en sont pas à une contradiction près – tordre la vérité, après tout, c’est leur identité -, ils vont traiter de fascistes et d’autoritaristes des lois ou des organismes qui vont leur interdire, pour protéger le forum public et la démocratie, de ventiler leurs opinions fascistes et autoritaristes…
Le fin du fin de l’hypocrisie et de l’exploitation du bien.
#bekind

On le voit en ce moment aux États-Unis quand les réseaux sociaux prennent enfin les mesures qui s’imposent pour sauver ce qui reste d’une démocratie malmenée depuis des dizaines d’année par la désinformation.

On pourrait croire, du coup, que je me contredis moi-même, quand je critique par ailleurs le politiquement correct.
Comment puis-je à la fois critiquer les mauvaises paroles et un courant de pensée qui semblerait vouloir les policer ?

Parce que le mal se retrouve dans l’extrême, dans tous les extrêmes.
Ça aussi, ce délire, c’est la marque du manipulateur.
Et le bien se retrouve quelque part au milieu, dans la conscience individuelle (dont ils sont dénués), dans le droit de parler tout en respectant autrui.
Dans le droit de se planter, aussi, sans être lynché.

Dans la main des manipulateurs, l’égalité à son tour devient le droit pour chacun de convoiter ce que possède le voisin.
Un autre mot pour l’avidité.

« Moi aussi j’ai bien le droit !, pense-t-il. Qu’est ce qu’il a de plus que moi le voisin, à part l’autodiscipline pour travailler, le courage de prendre des risques et la force de se battre pour ses rêves ? »
Amis de gauche, cher mari, ne me lapidez pas, cette phrase qui décrit bon nombre de manipulateurs, qui se sentent toujours lésés au détriment d’autrui, ne prend pas en compte le fait réel qu’il y a une disparité de chances liée au milieu social. Et parfois, des vrais coups de bols du destin.

Mais ce sentiment d’être lésé économiquement face à des minorités qui seraient gâtées par le système est aussi de ceux qui enragent les personnes racistes.
Or, dans un monde démocratique, où l’on sait qu’on ne peut pas forcer une égalité professionnelle ni personnelle, l’égalité doit être une égalité face à la loi, et une égalité de perspective, grâce à l’éducation.

À son extrême dystopique, par exemple, l’égalité prônée par certaines révolutions populistes devient celle de la pauvreté générale sous l’asservissement d’une élite qui s’est automatiquement retirée de l’équation. Il y aurait les moutons et il y aurait les « bergers », veulent-ils vous faire croire…
En réalité, des loups déguisés.

Comment faudrait-il, alors, encadrer les causes justes pour ne plus permettre aux manipulateurs de se les accaparer ?
Il faut y injecter de la responsabilité individuelle, le respect du droit des autres, et surtout, le devoir d’essayer d’éviter de faire du mal.

Ainsi qu’il est demandé aux médecins américains : « do no harm ».

J’écris le verbe « essayer » à dessein, quand personne n’est parfait et que chacun de nous peut blesser son prochain, sans le vouloir ou en le regrettant plus tard.

#essaiedenepasfairedemal
#trytodonoharm

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *