suivre son étoile…

Au risque de me répéter – et à partir d’un certain âge, on va pouvoir dire que je radote ! -, je suis tombée en arrêt devant une citation lorsque j’étais adolescente. Elle parlait de son étoile et de l’importance de garder les yeux sur elle pour marcher droit.
Mon étoile à moi a changé au fil du temps…

Lorsque j’étais petite fille, j’ai brièvement envisagé la carrière de coiffeuse mais les cris d’effroi qui s’éloignaient de moi à mesure que ma cliente du jour – ma sœur – courait vers les bras de notre mère, m’ont fait comprendre que je n’avais pas de talent précoce dans ce domaine.

Adolescente, j’ai ensuite envisagé d’être millionnaire. En toute simplicité.
C’était la grande période des best-sellers de Paul-Loup Sulitzer et j’étais assez fascinée par la perspective.

Autant que par l’héroïne de la pub pour la 205 Peugeot qui, le nez au vent, grimpait victorieusement dans un avion, pendant que le mec de l’histoire en était réduit à tracer des ronds dans le sable avec sa caisse. On se demande bien en quoi le concept était flatteur pour la marque, surtout que l’heureux conducteur de la voiture était clairement un goujat… à moins qu’on essaie de te faire croire que le simple fait de posséder un véhicule capable de faire des bonds te console de perdre ta copine, d’être un looser et de ne pas être celui qui vole.

Et si cette publicité qui m’a marquée avait quelque chose de prémonitoire, ce n’est donc pas dans le fait que je sois devenue millionnaire – hélas, pas encore ! – ni dans le fait que je pilote un avion – j’ai le vertige juste pour changer une ampoule -, mais dans le fait que mon Cher et Tendre bosse pour la fameuse marque au lion.

Mais je ne suis visiblement pas toujours douée pour lire les signes envoyés par le destin, et, après le bac, poussée par ce noble et avide objectif de devenir riche, encouragée en cela par un paternel dont la réussite sociale était ce qu’on assimile en général avec la réussite tout court, je suis donc entrée en école de commerce.
Pour me rendre compte en fait assez rapidement, qu’en dehors des voyages – le retour de la pub Peugeot ? – je n’étais pas tellement motivée par le fait d’encadrer mon prochain (j’entends d’avance les gloussements de ma famille qui a tendance à penser que je la tyrannise…).

J’ai donc décidé de travailler pour le secteur de la mode, puis de créer moi-même les modèles. Ma nouvelle étoile, c’était de devenir styliste.
Mais la vie m’a fait rencontrer mon mari, avoir un enfant, partir en Argentine, en avoir un deuxième et j’ai redécouvert l’écriture.

Et là, je dis bien « redécouvert ».
Car à la même époque où je flashais sur cette publicité d’un goût douteux – oups ! – j’écrivais un roman romantique à quatre mains avec ma sœur qui a le seul intérêt, avec le recul, de me faire mourir de rire. A l’époque, ce n’était pas l’objectif…
J’y relis encore mon goût pour la bagnole et le même talent prémonitoire puisque l’héroïne, une pilote de course, s’appelait Clio en référence à la muse, des années avant la sortie de la  voiture à ce nom d’une marque concurrente et que le héros, dont la description physique ressemblait étrangement à celle de mon mari, yeux enfoncés sous front bas (chéri, je t’aime), s’appelait aussi Christophe.

Bref, en Argentine, j’ai redécouvert le bonheur de l’écriture. Et écrire est à présent mon étoile.
Mon chemin à moi n’a pas été droit, il a changé de cap à mesure que je changeais de constellation mais le tracer en levant le nez vers mon astre a toujours été intéressant.

As-tu une étoile ? Est-elle restée la même au fil des ans ?

1 réponse sur “ suivre son étoile… ”
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *