Esprit de Noël à la française

Il ne sera pas dit que je serai née en France et que je n’aurai pas chopé deux ou trois défauts de ce pays, fût-ce par osmose.
Certes, je n’en suis pas encore à envoyer les touristes dans la mauvaise direction (souvenez vous du "le parisien, il vaut mieux l’avoir en journal"), si l’on excepte la toute petite fois où, toute fière de me souvenir d’un peu de japonais, j’ai envoyé des ressortissants du pays du soleil levant vers une destination inconnue.
Cela arrive très certainement à tout le monde de confondre la droite et la gauche dans une langue étrangère, ce n’était pas vraiment ma faute…

Joyeux Noël !

Les lecteurs fidèles reconnaîtront le petit acteur !

À part cela, je l’avoue et même, je le confesse, je suis un poil râleuse.
Et je vais donc grogner aujourd’hui, pourtant jour de Noël, que pour avoir vécu un semestre aux États-Unis, je regrette que nous n’ayons pas ici leur sens de la fête. Vous me direz qu’il y a d’autres choses qu’ils ont, que nous n’avons pas et qui sont moins sympathiques, comme la vente légale d’armes à n’importe qui, Guantanamo et la peine de mort, mais c’est un autre sujet.
Aujourd’hui, sachons rester festif !
Et donc, nous n’avons pas ici le même esprit de Noël que celui qu’on peut voir dans les films Disney et que j’ai constaté sur place dans le bel état de l’Indiana : un mélange d’émerveillement et de générosité, de retour à l’enfance et aux valeurs de solidarité.
Non.
Nous, Noël, ça nous rendrait plutôt agressifs.

Le coin où je vis, entre Feucherolles et Plaisir, n’est déjà pas spécialement agréable à circuler en voiture mais en période de Noël, cela devient carrément kamikaze.
Je réponds d’ailleurs maintenant au klaxon aux charmants qui me doublent à toute vitesse sur une brève ligne droite avant de se rabattre et de freiner en catastrophe pour engager le prochain rond point ou à ceux qui me harcèlent de façon sonore devant un autre rond-point (jingle bells, jingle bells !), alors qu’avancer ne m’assurerait à l’évidence qu’une voiture cabossée et la sortie du constat (dix accidents par jour sur le gros rond-point de Plaisir, il faut le savoir).
J’aime mon prochain mais j’avoue ne pas avoir envie d’envoyer ma voiture chez le garagiste pour le bénéfice douteux de lui faire gagner dix secondes. Ma compassion chrétienne, normalement plus aiguë en cette période de réjouissances, ne va pas encore jusque là.
Et donc, avant les fêtes, le Français se stresse pour acheter des cadeaux et surtout, si j’en crois la foule chez Picard, le Français se titille l’ulcère à la perspective qu’il n’aurait pas assez à manger;
Enjeu de taille !
Et il m’arrive de penser que pour beaucoup d’entre nous, l’esprit de Noël, soyons francs, se limite, hélas et essentiellement, à la bouffe.

Et si j’en crois ce que je vois tous les jours sur la route depuis quelques jours, il ne fait pas bon se mettre entre un Français et sa ration annuelle de foie gras…

JOYEUSES FÊTES DE FIN D’ANNÉE !!

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