En ce jour de fin du monde programmée, cher aux adventistes de tout poils, aux scénaristes et aux gourous qui en font leur beurre (les coffres forts suisses étant certainement prévus pour survivre aux chatouilles d’une astéroïde), je comptais vous présenter mon dernier déguisement Maya pour enfant (ou Aztèque, c’est Incasiment la même chose).
Un post de circonstance, donc.
Mais je viens d’être déboutée par Monabanq pour mon ouverture de compte, sur le double motif – oh combien logique – que je ne peux pas présenter de fiches de paie (ben, non, je viens de me déclarer comme indépendant mais j’ai des chèques à déposer) et surtout, que je ne peux pas me faire de chèque de moi à moi. C’est à dire, de moi, d’un autre compte bancaire à moi à Monabanq. Je ne sais pas si je dois en rire ou en pleurer mais chez Monabanq, pour avoir le droit d’ouvrir un compte bancaire, il faut donc déjà en avoir un.
Allégorie à petit budget de la loi des banquiers. Admirez !
C’est aussi une demande chez Axa Banque, ceci dit, mais au moins, chez eux, ils permettent à l’aspirant client de pallier au manque, en produisant un chèque de ses parents (j’ai reçu 50 euros pour Noël de ma môman, ça compte ?) ou de mon Jules, pourvu qu’il fournisse également une pièce d’identité (je n’ai pas pris son nom, j’ai décidément tout contre moi). Et puis, chez Axa Banque, ils ne vous racontent pas tout ça sur une ligne payante à la minute : Je sais que le temps, c’est de l’argent, surtout pour un banquier, mais tout de même…
À la décharge de mon nouvel ami Monabanq, j’imagine, ceci dit, que le fait que je leur aie gentiment précisé que j’avais fermé mes compte avant de partir en Argentine n’a pas dû les rassurer : Argentine, Colombie, tout ça, pour une personne d’attention moyenne, noyé au quotidien sous la paperasse demandée à chaque postulant client, ça sent déjà la confusion et le trafiquant.
À propos de narcotrafiquant, je tiens au passage à rassurer le vertueux banquier Français, soucieux de préserver son intégrité morale et la blancheur de son argent : le banquier Argentin n’a pas non plus confiance en lui. "Doutons de tout le monde" est semble t-il le motto international au pays de la finance. La fois où mon mari a voulu effectuer un virement de compte Français à compte Argentin, les courageux banquiers Argentins lui ont en effet demandé de justifier la provenance de son argent. Et mon mari a dû leur sortir ses fiches de paie. On rêve de plus en plus…
Et donc, mon statut d’apatride bancaire est assez récent. Avant mon départ en expatriation, j’avais bien deux comptes bancaires : un compte privé et un compte professionnel.
Et je tiens au passage à exempter le Crédit Mutuel de mon ire ou de mes reproches : cette banque m’a soutenue dans mes deux aventures de SARL à Nantes et à Paris avec un suivi, une écoute et une gentillesse au delà de ce qu’on attend du simple professionnalisme. Mon banquier Nantais, à la clôture de mon compte, m’a d’ailleurs presque prise dans les bras en me disant à quel point il m’avait appréciée comme cliente : si j’avais su à quel point ce monde était dominé par la banque, je lui aurais bien demandé une lettre de recommandation.
Je ne serais pas toutefois aussi élogieuse concernant la Société Générale, ma banque personnelle d’alors. Banque que j’avais choisie à l’époque bénie où j’étais fille de médecin et surtout, étudiante en École de Commerce (notez les majuscules).
Oui, parce qu’aux étudiants en ÉÉÉcole de CCCommerce, on ne demande bizarrement pas de bulletin de salaire : on leur fait confiance à l’aveugle sur la foi d’un avenir qu’on imagine prometteur. J’ai même récemment vu des affiches en devanture de banque qui les draguait spécifiquement !
Comme quoi, en France, il faut le savoir, il vaut mieux avoir un bon diplôme pour ouvrir un compte et on ne fait pas autant confiance aux personnes qui veulent lancer leur affaire : allez comprendre, après, pourquoi l’esprit d’initiative est ce qui fait le plus défaut à ce pays…
(à suivre)