J’ai toujours eu des perceptions et des intuitions particulières et développées. Qui amusaient mes proches ou les rendaient perplexes.
Et qui m’ont souvent déroutée.
Il faut dire aussi que je suis née dans une famille médicale, scientifique, et que mon père se pliait en deux de rire quand l’un de ses collègues pédiatres essayait de lui expliquer que l’homéopathie marchait sur les plantes.
Née aussi dans un pays rationnel, la France, qui, à ce que je sais, a été la seule nation au monde à inventer une déesse de la Raison, toge grecque et casque à plumes de saison.
Pourquoi toutes ces sensations ? En l’absence d’explication autour de moi, j’ai choisi d’essayer d’étouffer tout cela et d’ancrer fermement mes deux pieds sur le plancher des vaches.
J’avais bien encore quelques malaises, quelques flashs, mais rien de vraiment inquiétant. Tout était sous contrôle.
Et puis, je suis allée en Argentine, et ma meilleur amie, ma sœur de cœur, a insisté pour que j’aille à une formation Reiki, l’appelant justement comme cela, « formation », se gardant bien de me dire qu’il s’agissait d’une initiation dont je reviendrais changée pour toujours.
Sur place, les mêmes courants inexplicables se sont à nouveau manifestés, paralysant mes bras et les parcourant de milliers de piqûres d’aiguilles. Comme la fin d’une ankylose.
J’ai flippé, j’ai songé à me dérober mais j’ai été élevée dans la principe qu’on ne fuyait pas devant l’obstacle.
Et je suis restée.
Mon énergie s’est réveillée et il m’est arrivé par la suite un certain nombre d’évènements surréalistes qui ont fait écarquiller les yeux de mon mari, un agnostique militant, témoin de quelques-uns.
Et lui fait dire maintenant le romantique mais blasphématoire : « je ne crois en aucune religion mais je crois en toi. »
Compte tenu de la vigueur de mon initiation, j’ai décidé de calmer les chevaux de l’apprentissage.
Woah, tout doux, lààààààààà.
Et ce n’est que sept ans plus tard, à peu près, que j’ai remis le pied à l’étrier.
Et là, en dépit d’un nouage de tripes digne d’un nœud gordien qui me faisait m’interroger sur la sérénité apparente de mes coreligionnaires en formation, j’ai grillé les étapes.
Reiki Usui 2 et 3 puis Maîtrise, Reiki Karuna 1, Maîtrise en Sekhem-Seichim, Mémoires Akashiques 1, 2 et 3.
Ce que j’ai trouvé intéressant, c’est que mes formations ont validé et formalisé tout ce que je faisais jusque-là instinctivement.
En me permettant d’aller plus loin. De guérir plus efficacement – après tout c’est dans mes gênes -, de sentir plus intensément. Et d’ouvrir les yeux encore plus grands.
Ce que j’ai trouvé douloureux, en revanche, vraiment initiatique, c’est de voir parfois plus que je ne l’aurais souhaité.
De brûler ce qui me restait d’illusions sur certains proches, sur le monde. De réaliser qu’un bon nombre de personnes, acteurs que j’aimais, psychiatre dont je lisais les livres, grands hommes que j’admirais, politiciens que je respectais, guides spirituels qui avaient l’air admirables… ne sont pas ce qu’ils prétendent être.
« Fais attention aux illusions » m’a dit un jour une voyante alors que je me croyais – bêtement – suffisamment intelligente pour être aguerrie aux tromperies du monde et que je ne comprenais pas pourquoi elle me faisait une telle mise en garde.
Maintenant, je vois.