Le premier décembre prochain c’est l’anniversaire de ce blog, qui va fêter sa première année.
Ouuuuuuuuuais ! Happy beurreday et tout ça.
Et mon léger souci, c’est que je n’ai pas tenu mon engagement de participer à ce que ceux qui n’ont jamais été mère au foyer appellent la vie active, un déménagement international et deux bambins bien éveillés ayant eu la fâcheuse tendance de se faufiler entre ma motivation et moi.
Enfant éveillé, parent fatigué, c’est mon crédo. En tout cas, c’est ma façon à moi de justifier mon envie de dormir dans la soupe dès huit heures du soir.
Et de me consoler.
Mais c’est pas tout ça, je vais quand même continuer mon Curry – pardon -, mon Curri en ligne. À raison d’une petite partie tous les ans, je risque de tenir les chasseurs de têtes en haleine pendant encore un certain temps…
Dans le CV1, j’en étais donc arrivée à mon entrée en Sup de Co Tours, à présent dénommée Escem.
三十三間堂, c’est à dire Sanjusangendo en français : le copier/coller ça en jette !
Je n’ai pas cependant pas précisé qu’aux oraux de langues du réseau d’Écoles de Commerce dont faisait partie Tours, un adipeux et aigri professeur d’allemand s’est offert le plaisir de me mettre un zéro dans le but à peine dissimulé de me renvoyer « zu Hause ». Ach, pas chentil !
Attitude fétide et chargée en hormones de frustration qui m’aura été confirmé par des copines de promo qui auront entendu le vilain pas beau méchant se vanter d’avoir « renvoyé une petite mignonne dans ses foyers » l’année d’avant.
La petite mignonne n’était pas si loin qu’il le pensait, elle devait potasser du japonais au fond du couloir.
Parce que oui ! Si l’intervention du professeur mal luné (je suis polie…) de m’avait pas empêchée d’intégrer Tours grâce à ma note à l’entretien final (en français, cette fois), elle m’avait ironiquement fermé les portes des autres écoles et m’avait donné subséquemment la subite motivation de m’intéresser à une autre langue étrangère que celle de Goethe, histoire de ne pas croiser le gros monsieur qui parlait teuton.
A vrai dire, si je n’ai rien contre les personnes en surpoids (je ne rentre toujours pas dans mon jean d’avant grossesse), en ce qui concerne la langue allemande, en revanche, communément et naturellement utilisée pour dresser les grands fauves, on ne peut pas dire qu’elle ne m’ait jamais passionnée plus que ça. J’en reconnais pourtant l’utilité lorsqu’il s’agit d’empêcher mon petit dernier de mettre les doigts dans les pédales du piano : bizarrement, il entend très bien le « nein ».
Serait-ce parce qu’il est né l’année du tigre si j’en crois nos amis Chinois ?
Quand le vasistas – Was ist das ? – de l’allemand se ferme, s’ouvre la porte du japonais.
Je serai donc redevable au final à ce professeur d’allemand de m’avoir fait découvrir un pays, une langue et une culture passionnante, celle du Japon.
A contrario, je lui aussi aussi redevable de m’être fait foudroyer régulièrement du regard par le directeur de l’époque de mon école de commerce, ma prépa ayant menacé de lui flanquer un procès pour ce qu’elle considérait alors comme un scandaleux abus de pouvoir vis à vis de celle qu’ils ont appelée – brièvement et sur la fin, suite à d’inattendus résultats à l’écrit -, leur « fer de lance ».
Vous avouerez qu’il y a mieux pour se faire remarquer.
Mais cessons de digresser et revenons à mes compétences en langues qui sont donc les suivantes :
Anglais : courant, surtout pour la lecture de livres romantiques
Espagnol : courant, avec un délicieux petit accent porteño (ie, de Buenos-Aires, charmante mégapole portuaire)
Japonais : de bonnes bases qu’il conviendrait de retravailler
Allemand : jadis un excellent niveau mais assez peu d’affinités mutuelles. Sauf pour engueuler mon fils.
A quoi il convient de rajouter mon stage ouvrier de fin de première année d’Escem :
1989 : deux mois de stage dans un palace de Kyoto près du Sanjusangendo (ce qui explique enfin les photos…)
Une dernière pour la route.
J’y ai été groom une semaine avec un joli petit bonnet rond, copie à l’identique de celui de Spirou mais en marron, avec la mission – entre autres – de rentrer des managers complètement bourrés dans des taxis dont la portière arrière était heureusement automatique ; trois semaines dans l’arrière-cuisine du restaurant français à essuyer les assiettes au torchon et regarder cramer les cafards au briquet ; et un mois à l’accueil à bichonner les touristes américains. Qui, à l’époque, en m’entendant parler, me croyaient issue de Boston : c’était le bon temps de l’anglais intensif.
Je vais m’arrêter là pour ne pas vous noyer sous les détails de la beauté de la lune au dessus d’un lac japonais une soirée de fête d’O-Bon, quand on est amoureuse de tout et notamment du pays, et vous donne rendez vous pour bientôt pour la suite de mes péripéties étudiantes et professionnelle.
Il faudrait peut-être que je songe à accélérer.