Je viens de lire dans un récent article sur la petite déprime ou la grosse fatigue de novembre, que quelque chose comme quatre vingt pour cent des français manquent de vitamine D quand viennent les premières gelées.
La vitamine D, c’est celle qui nous est généreusement offerte sous d’autres latitudes par notre ami le soleil.
Selon un test opportun dans ce même dossier (parti du fait que le gouvernement veut aider les mères qui travaillent, toutes semble-t-il au bord du burn-out), je suis contente d’apprendre que je n’en suis encore qu’au stade de fatigue légère : j’ai donc encore de la marge.
J’aurais pu vous mettre une petite vue des toits de Davron, mais je comprendrais que ça lasse. À la place, voici donc une photo qu’a prise le jules, haut-marnais donc moitié bourguignon, d’un escargot qu’il a laissé passer sans manger (j’ai pourtant la sauce idoine au congélo). À prendre comme une allégorie, je vous laisse décider de quoi.
Je n’ai pas pu vérifier le chiffre exact sur la vitamine D, parce qu’entre temps, le magazine était parti en voyage du côté de la poubelle.
Il faut dire que « Femme actuelle » ne serait pas naturellement un magazine que j’achèterais en boutique mais comme ici, à Davron, de boutique, justement, point il n’y a, les parutions sont celles que je ramasse chez mes parents ou chez Ikea les jours d’échange d’objets déco : « Le Figaro », « Femme actuelle » et double stock d’« Auto Plus ».
Il va falloir que je me décide bientôt à m’abonner en ligne.
Mais revenons au sujet qui nous occupe, voire nous préoccupe…
Quatre vingt pour cent des français manqueraient de vitamine D !
Nooooooooooooooon !?!
J’imagine que les vingt pour cent qui restent sont ceux qui ont le temps, le goût et les moyens de partir en vacances sous d’autres cieux ou alors des malins qui font des UV et prennent des compléments alimentaires.
Parce que j’ai du mal à voir comment le soleil chiche qu’on se mange en ce moment au dessus de la Loire peut permettre de se faire du stock en hiver.
Mon mari, qui vient d’un département où il n’y rien à faire à part participer aux moissons et travailler sa force de caractère – pour ceux qui y survivent -, me soutient qu’on peut se concentrer sur son soleil intérieur, celui qu’on a au dedans de son soi.
Voire ! En attendant d’explorer cette fascinante perspective intime, pour prouver mon propos plus prosaïquement météorologique, suite à une autre idée extraordinaire du Jules, – qui en est décidément une mine – , je me propose de prendre une photo chaque jour à la même heure du temps qu’il fait depuis ma fenêtre sous les toits.
Par esprit de fairplay, je vais donner une chance au ciel de se découvrir et ai fixé mon horaire dans l’après midi. Je ne crois pas cependant qu’il va saisir sa chance souvent.
Je suis par ailleurs persuadée que le climat influe de façon notable sur le caractère et donc sur la culture d’un pays.
En Grande-Bretagne, par exemple, où il fait toujours mauvais, où les highlanders au nord, avant de découvrir l’usage du kilt se promenaient vêtus de la seule protection d’une peinture bleue (si j’en crois le film « L’aigle de la neuvième légion », sûrement une référence), des générations de sélection naturelle et d’endurcissement au froid mouillé ont créé un pays d’autochtones âpres au mal, capables en leur temps de conquérir le monde, si tant est qu’il est encore plus facile de se colleter le palu en Inde et la mouche tsé tsé en Afrique que de se farcir les trois cents cinquante jours de bruine annuelle au pays.
Je suis d’avis aussi que le rituel quotidien du thé les a bien aidés dans cette aventure : une tasse d’eau chaude macérée leur donnait l’impression de tout guérir, ce qui devait être commode en cette spartiate période médicale, et les ramenait instantanément « at home » par la pensée, anesthésiant jusqu’au prochain « tea time », le mal du pays.
« Ooww ma chérie, tu as une jambe cassée ? Let’s have a pansement and a NICE cup of tea. »
Si, en France, on a paradoxalement trop de soleil pour avoir réellement appris à s’en passer, on a surtout le pinard, ce qui en dit long. Et en ce qui me concerne, j’ai la bière (à consommer bien évidemment avec pondération et modération, même et surtout quand on est breton) : je me remonte en ce moment le moral à coup de digestifs houblon et Curly explosifs (c), le soir à la veillée, quand les enfants sont couchés (pensons à l’exemple).
Si ça continue je vais devenir à moi toute seule une stat’ sur les ravages de l’alcool sur les mères de famille en milieu rural.
Il faudrait que je songe à essayer la NICE cup of tea.
Note de dernière minute : en parlant de s’abonner à une revue plus rigolote « qu’Auto Plus » (je parle pour moi !), ça me donne justement l’envie de regarder les tarifs sur le site de « Cosmopolitan ». Et qu’y vois-je ?
– minute de suspense –
Qu’on y pratique un concours de blog. Même si cela me paraît un peu prétentieux de prétendre y gagner un prix et un sac (surtout après mon passage à vide de six mois « retour d’Argentine », dans la mesure où j’apprends quotidiennement à ma fille qu’il faut essayer avant de dire qu’on n’y arrive pas (et goûter ma cuisine avant de dire qu’on n’aime pas), pour être cohérente avec ma pédagogie, je me suis inscrite.
Et si ça vous dit de voter pour moi, c’est ici.
Si je gagne le sac, promis, j’envisage de commencer à penser à le redistribuer. Par chez moi, on dit que c’est l’intention qui compte !