Cet après-midi, je suis partie au parc Meissonier de Poissy avec mes deux enfants et le très beau livre illustré par Éléonore Thuillier, "Le loup qui voulait changer de couleur".
Au passage, Pisciacais et Pisciacaises, je vous recommande tout particulièrement ce parc, il a de très beaux jeux d’extérieur pour enfants.
Ce n’est pas si souvent que je m’occupe de mes petits depuis mon retour d’Argentine : nous avons emmené avec nous leur nounou le temps de nous installer et je m’appuie lâchement sur elle pour sans doute beaucoup plus qu’il ne me serait nécessaire.
Je sais, c’est décadent. Et vous m’enviez horriblement. Et je vais morfler grave dans pas longtemps.
Je sais.
Toujours est-il que pour une fois que je sors mes enfants, l’enjeu est de taille…
Je m’installe donc avec ma tête châtain et ma tête blonde près de la roseraie : l’odeur en est délicieuse pendant la floraison, quoi que fortement dégradée par le choix qui a été fait de l’engrais.
Du lourd.
J’aurais sans doute encore préféré le bon vieux fumier, les déjections bovines ne sentent sûrement pas aussi mauvais.
A Poissy, pour sauver vos narines, mangez un jardinier.
Je m’assieds donc sur un banc, ouvre l’album et commence à lire cette charmante histoire d’un loup qui n’assumait pas sa couleur : il essaie le vert, le rose… le multicolore, pour finalement réaliser qu’il est encore mieux en noir.
Une grand-mère, assise sur le banc d’à côté, charmée par cette image d’Épinal que nous formons tous les trois, mes enfants et moi, me dit que mon fils a l’air très attentif.
Et dans un louable sursaut pédagogique, à moins que ce ne soit plus prosaïquement pour faire mon intéressante, je demande à ma fille de quatre ans et demi :
"alors, quelle est la morale de cette histoire ?".
Je sens que vous reniflez la suite et je ne parle pas seulement de l’engrais…
Car oui, très fière de l’attention de la charmante vieille dame et comptant profiter à fond de l’occasion de se mettre en valeur, ma fille, qui a de qui tenir il faut croire, question rodomontades, se met alors à chanter à pleins poumons :
"La morale de cette histoire, larirette, larireeeeeeeeeeette, la morale de cette histoire, c’est que les hommes sont des cochons".
Je plonge littéralement mon nez dans l’album dès les premières notes en bredouillant pour essayer d’interrompre la ritournelle : "mais non, mais non, ce n’est pas ça la morale, mais non, c’est autre chose, mais non."
Et ma fille de rebeugler sans tenir compte de mes objections :
"La morale de cette morale, larirette, larireeeeeeeeeeeeeeeette, la morale de cette morale, c’est que les femmes aiment les cochons."
Bref, un grand moment de solitude.
Héhéhéhéhé! C’est mon livre qui lui fait cet effet là? 😉
Sûrement ! Ce serait de famille, parce que j’adoooooooooooooooooooooooore ton loup 🙂