J’ai bien l’impression que mon inspiration est inversement proportionnelle à la quantité de nourriture offerte à la consommation de mon estomac.
Depuis trois semaines que je suis rentrée chez mes parents, je me complais – et ne me plains pas ! – dans les petits plats de ma môman.
Conséquence, toute mon énergie physique et mentale se concentre sur une satisfaisante digestion et je cherche en vain en moi le début du commencement d’un articlounet.
Et pourtant, je pourrais vous en raconter des choses ! Sur le voyage, l’arrivée, les multiples différences entre l’Argentine et la France, mes impressions à chaud sur l’état du pays (très attendues en haut lieu, j’en suis sûre !)…
Ce sera pour plus tard.
En attendant, je vous propose un autre article publié dans le Buena Onda.
Et je vais vous parler une petite fois de plus de mon ami l’avion.
Au passage, pour les amateurs du sujet (je suis sûre qu’il y en a !) qui auraient lu ma brève sur le vol Calafate-Ushuaïa, je tiens à préciser que le personnel d’Air France, pour la première fois, nous a bien confié un gilet de sauvetage taille enfant lors du dernier vol.
J’ai donc peur de prendre l’avion.
On pourrait presque dire que j’ai rien dans le ventre si je n’avais cette malencontreuse habitude d’affronter ce qui me panique.
On ne va donc pas dire que j’ai rien dans le ventre.
Juste, que j’ai des problèmes d’estomac (surtout en ce moment, vous l’aurez compris…).
Ma sœur, qui a la même maladie, réputée génétique et communément appelée « le trouillomètre à zéro » a décidé, quant à elle, de la traiter via les sports extrêmes avec des professeurs trompe-la-mort.
C’est ainsi qu’elle a sauté en parachute après une seule matinée avec un instructeur casse-cou qui lui expliquait toutes les cinq minutes en quoi tel ou tel geste pourrait être fatal, qu’elle est montée dans l’avion alors qu’elle venait de voir une autre élève descendre en chandelle (l’ex-barbouze avait tellement stressé la pauvre fille qu’elle s’était mélangée dans les câbles, elle s’en est heureusement tirée sans gravité), appris la plongée sous-marine avec des fous furieux qui l’ont fait sauter avec ses bouteilles d’oxygène au dessus de récifs (il fallait juste sauter au delà d’un mètre de rochers en pointe avec trois tonnes de matos sur le dos, un jeu d’enfant…) ou fait déshabiller dehors en plein hiver armoricain pour enfiler sa combi mouillée (quiconque connaît un tant soit peu le climat breton, sait que là, on parle de torture), et passé ses galops d’équitation avec un ex du Cadre Noir de Saumur qui a appris à ne pas tenir compte de ses cris quand il lançait le canasson au galop au dessus des obstacles. « Tally-hooooooooooo »
A la dure, nom de nom.
J’aurais dû me méfier quand elle a choisi mon prof de voile. Il avait appris la marine à l’armée avant d’enseigner à la fameuse école des Glénans et trouvait tout à fait normal qu’on vomisse tripes et boyaux à l’arrière du bateau en se passant le seau. Parce que, à l’armée, quand on faisait le point pendant la tempête, c’était comme ça qu’on faisait.
Sans compter qu’il a fallu que je survive à sa version marine de la potée au choux et au sable dont on a fini par donner les restes aux mouettes qui ont décidément un estomac en béton.
A la dure, crénom.
Bref, moi qui n’ai pas le courage de ma sœur, je me suis contentée de monter dans un avion quatre places avec un ami pilote qui nous avait gentiment proposé de nous montrer les châteaux de la Loire vus d’en haut. Vous êtes déjà monté dans un tout petit, mais alors tout petit avion ? Celui dont le pilote va vérifier les câbles sous les ailes, avant le décollage ? Les câbles qui de loin vous font terriblement penser à des ficelles ?
Et que pendant tout ce temps vos tripes à vous font des noeuds avec votre œsophage ?
Et bien, je peux vous dire que dans un petit avion, ça secoue…
Ca secoue fort et surtout, pour être honnête, ça a bien secoué le pauvre pilote qui a dû abréger l’expérience pour sauver ses tympans.
Et je n’ai même pas gardé un souvenir impérissable des fameux châteaux.
Comme quoi, garder les yeux fermés, ça aide pas.