Comme je suis toujours en période de réadaptation à la France, en attendant de me remettre du décalage horaire et gastronomique, je me propose de vous poster des articles que j’ai publiés dans le magazine Buena Onda.
Je vous promets de bientôt vous relater quelques anecdotes sur mon atterrissage au pays…
Bref, je vais vous parler dans ce billet ci de l’art ménager.
Après tout, j’ai été officiellement femme d’expat (j’ai même suivi une journée de formation !) et j’imagine que je suis sensée y connaître quelque chose.
Pourtant, ma mère qui était d’autant plus féministe qu’elle ne travaillait pas, m’avait officiellement interdit de toucher à quoi que ce soit qui se rapportait de près ou de loin à la cuisine. A part la manger. Et ma mère faisait délicieusement la cuisine.
Ce qui fait qu’en tant que femme moderne éduquée, je regardais avec un oeil torve, voire les deux, les femmes dites « au foyer » : toutes des tire-au-flanc, des planquées qui avaient choisi de se la couler douce à la maison.
« Bonnes vacances !» me disait ainsi mon mari quand il partait au boulot en me laissant à la maison avec mon premier bébé d’à peine un mois.
Ma maman à moi m’avait aussi expliqué que, quand je serai grande, ce sera à une femme de ménage ou à mon mari de jouer les fées du logis. Et elle a eu temporairement et localement raison, puisque nous avons la chance d’avoir une aide à domicile à Buenos Aires.
Du coup, je me demande comment font les Françaises au pays avec deux enfants en bas âge. Les Parisiennes se mettent aux amphet’ et les Bretonnes à la cure Kir ?
Pour les Bretonnes, attention, leur réputation d’ébriété est largement surestimée et je tiens à préciser qu’il n’y a pas plus d’une alcoolique sur deux dans ma famille. Pour les Parisiennes, je laisse celles qui ont participé à des soldes de grands magasins tirer leurs propres conclusions…
Perso, après que le petit dernier est né, pendant plusieurs mois, je n’ai pas eu une seule semaine sans avoir un bobo à soigner.
D’ailleurs, je l’ai suggéré à mon mari, on aurait dû mettre sur la table un couvert permanent au pédiatre, ça aurait été plus simple pour lui et globalement plus convivial.
Ainsi, ma dernière occupation para médicale, pour le bébé qui a eu des problèmes de transit, a été de lui donner de « L’Eau de Cuisson de Pomme » (très cuisine moléculaire !) avec une seringue et ce, toutes les quatre heures.
Oui, parce quand je lui donnais à la cuillère, il recrachait.
Faudrait voir à pas trop me faciliter la vie, quand même. Car le pédiatre me l’avait bien expliqué (j’ai bien fait de ne pas l’inviter à dîner finalement, celui là), il faut lui donner GOUTTE à goutte. Et c’est pas grave si ça prend une demi-heure.
Non c’est pas grave m’sieurs dames, parce que, être maman, c’est QUE du bonheur.
Juré, craché, garanti sur factures.
Et que je suis donc priée de prendre mon pied avec ma seringue pleine de jus de fruit.
Tout comme je me suis éclatée à le masser dans tous les sens : une amie m’ayant également suggéré le massage du petit trou du derrière, j’ai été suffisamment désespérée pour le tenter…
Cinq années d’études supérieures pour finir suspendue aux sphincters de mon fils !
Je vous dis, la maternité, ça m’a-mu-se.