les sociopathes vont dans le mur

Les sociopathes et les psychopathes vont forcément dans le mur.
La différence entre les deux, c’est que les sociopathes vont y rentrer visiblement et à court terme, pendant que les psychopathes, beaucoup plus intelligents et moins émotionnels, vont concocter des plans machiavéliques qui vont les y emmener à plus long terme.

Mais plus intelligents ou non, tout ce petit monde va dans le mur.
Parce que le mal, in fine, ne prend pas l’âme humaine en considération et ne sait que détruire.
Le problème, c’est que ces déséquilibrés ne vont en général pas seuls dans le mur : ils y entraînent tout un tas de monde ou, pour les plus doués, toute une civilisation.

Et je vais prendre ici en exemple ce qui se passe aux USA depuis quelques mois où il est de plus en plus impossible pour de plus en plus de gens de nier l’évidence : Trump est un sociopathe pervers et sadique en fin de cycle, c’est à dire un sociopathe très dangereux.
C’est un fou furieux dont on ne sait, spectateurs du monde impuissants que nous sommes, laquelle de ses failles monstrueuse va gagner, de son incompétence ou de sa psychose.
Je parie sur l’incompétence et j’espère que j’ai raison.

Ce qui est moins visible, en revanche, dans ce même pays, c’est que cela fait presque 50 ans, plus précisément depuis Reagan, que les riches psychopathes travaillent dans l’ombre pour obtenir ce qu’ils souhaitent le plus au monde : une fourmilière.
Bien sûr, ces salopards font aussi tout ce qu’ils peuvent pour obtenir cette fourmilière partout ailleurs mais les institutions ont plutôt mieux résisté en Europe et j’espère que ce qui se passe aux USA va ouvrir quelques paires d’yeux sur les dangers du capitalisme décomplexé.

Et comme ils se pourléchaient les babines, ces braves psychopathes, réunis en un panégyrique de riches et puissants, autour du nouveau Néron, le jour de son inauguration, avec, au milieu du troupeau, notre cher Bernard Arnault national, amoureux de cathédrale !
Trump allait déréguler, Trump allait baisser les impôts, ils seraient tous plus riches à en crever que ce qu’ils étaient déjà, ils auraient encore plus de pouvoir, on serait tous plus opprimés…. Le bonheur leur faisait déjà rosir les joues, sous le hâle artificiel des cabines de bronzage.

Avant de brutalement déchanter.
Le sociopathe se trompe parce qu’il ne voit rien en dehors de son nombril.
Mais le psychopathe se vautre parce que ses petits calculs ne prennent jamais en compte le fait que l’humain ne réagit pas comme un robot.
Ce qui est encore plus vrai pour la meilleure part de l’humanité, celle qui est pourvue en empathie : elle ne va jamais s’adapter à une fourmilière. Elle va se rebeller ou s’y étioler entraînant avec elle dans l’abysse l’art, le talent, le génie, la créativité.

On ne désespère pas un peuple sans conséquences.
On ne vide pas un peuple de son essence, de ses espoirs, de ses rêves et de son humanité sans faire sombrer le pays qu’il habite.

Cinquante ans que Reagan a commencé son travail de sape aux USA, 50 ans que Républicains et Démocrates, financés par les oligarques, ajoutent leur pierre à l’édifice (tout en laissant quelques miettes, côté Démocrate) et 50 ans que les États-uniens apprennent le fatalisme, l’obéissance et l’apathie.
Dilués dans l’opium – ou pour utiliser une nouvelle expression, de l’hopium – de d’exceptionnalisme, de la fierté patriotique et du rêve américain.
Si ça ne suffit pas, il reste tout un panel de drogue.

Le tiers de ces électeurs américains a alors choisi de voter, en 2024, pour un taré dégénéré. Et bon nombre de ces personnes l’ont fait par désespoir.
Et un autre tiers, lassé de choix qui ne changeait pas grand chose à leur misère jusque-là, a choisi de rester chez soi.

Arrive donc Néron 2.0 sur le devant de la scène.
Et loin d’offrir une économie libre de soucis à nos riches enfoirés, le fou se met à taper à coups redoublés dans la fourmilière.
Pendant que, face à lui, il n’y a apparemment personne pour l’en empêcher.

C’est ce qui étonne le plus les Européens, Canadiens, Australiens… que je vois dans les commentaires de YouTube : où sont passés les États-uniens ?
Où sont les manifestations de masse, les millions de gens dans la rue ?
« On ne sait pas comment faire, répondent-ils à ces mêmes commentaires. On verra quand il fera plus chaud. Aidez-nous ! On est fichu ! Que fait l’armée/le Congrès/quelqu’un d’autre ? »

Car les riches psychopathes qui ont travaillé les citoyens américains au corps pour en faire des fourmis dociles, amoureuses du travail et dédaigneuses du moindre congé, voire, ce qui m’avait étonnée pendant mes études en Indiana, fières de ne pas prendre de pause déjeuner… Sont maintenant confrontés au fait que ces mêmes citoyens américains ont désappris à se défendre.

À certains, on a inculqué un fatalisme justifié par Dieu, qui remercie le juste avec des tonnes de pognon et culpabilise le pauvre, forcément moche et feignant, et cela fait juste des décennies que ses États-uniens acceptent de mourir quand leur assurance maladie refuse de rembourser leurs soins. Ceux qui ne sont pas croyants ont appris l’apathie de qui subit un système sans humanité depuis des générations. Là encore, les témoignages font froid dans le dos.
D’un père qui a choisi de se laisser mourir plutôt que de ruiner ses descendants sur plusieurs générations…
Et je comprends maintenant de quel pays venait ce marathonien qui est tombé sous nos fenêtres et qui criait « no ambulance ! no ambulance ! »
Il y a maintenant 7 ans de différence d’espérance de vie entre les plus riches et les moins riches des citoyens américains. Un vrai retour au Moyen-âge.

Il y a eu aussi aux USA un démantèlement progressif de tout ce qui était opposition au gouvernement et notamment des syndicats, et le dénigrement systématique dans les médias de tous bords du seul vrai mouvement populaire porté par Bernie Sanders.

Des lois ont été créées pour que les financements des politiciens par les oligarques soient considérés comme de la liberté d’expression. Et tout ce petit monde là, plus les journalistes, augmente sa cagnotte en défendant, en toute légalité, les intérêts de pays étrangers.
Quand la légalité ne suffit pas, il y a aussi le chantage et on voit de plus en plus, pendant cette période de chaos… Qui a probablement une photo de lui avec une prostituée russe qui dort dans un coffre du « KGB », et qui a plus sûrement été pris en photo avec une mineure d’Epstein, très probablement un agent du Mossad.

Au nom de la lutte anti-terroristes, l’exécutif a été doté de plus en plus de pouvoirs « d’exception » et il suffira à Trump d’étendre l’appellation « terroriste » à tout ce qui ressemble à de l’opposition alors que les libertés individuelles, et surtout le droit à la vie privée, ont été supprimées au nom de ce même pouvoir et de la sécurité (et des personnes comme Assange ou Snowden ont essayé de nous prévenir).

Et enfin… 60% des États-uniens vivent au mois le mois.
C’est un chiffre énorme. Hallucinant, pour un pays aussi riche. Et qui témoigne de la goinfrade généralisée du 0,1%.
Ces 60% vivent dans des conditions de précarité totale alors qu’ils cumulent déjà deux ou trois boulots. Ils cheminent sur une voie « marche ou crève » où ceux qui tombent ne peuvent même pas accepter d’être ramassés par une ambulance de peur d’être ruinés. Ils sautent des repas, pour pouvoir nourrir leurs enfants. Certains dorment dans leur voiture.
Ces personnes sont dans une relation abusive avec leur gouvernement et mettent toutes leurs forces dans le fait de tenir.
Elles n’ont ni la capacité mentale ni même le temps pour se battre…

Les riches psychopathes ont donc gagné, aux USA : en 50 ans, ils y ont créé une fourmilière dystopique où les gens n’ont plus la force de défendre leurs droits.
Et en même temps, ils ont perdu : car la démocratie États-unienne n’est plus qu’une coquille vide où seule la bonne volonté du président maintenait les apparences.

En l’absence totale de cette bonne volonté présidentielle, avec un pyromane aux commandes, les riches psychopathes font face à une Grande Dépression de plus en plus probable pendant laquelle ils vont probablement tout perdre.
Sans Barack Obama pour leur sauver les miches, comme après la crise de 2008.
Mais, à moins de se jeter par les fenêtres de leurs tours aseptisées comme l’ont fait leur prédécesseurs du Gilded Age en 1929, eux, au moins, devraient encore avoir assez à manger.

Privé de tout, le peuple américain n’aura alors plus pour lui que la force du désespoir.
Car il y a tout de même des limites à ne pas dépasser et ces limites, Donald Trump les piétine joyeusement en chantant, dans sa voiturette de golf.
J’espère alors que le peuple, s’il reprend le pouvoir, saura que les oligarques ne sont pas l’incarnation du « rêve américain ».
Mais l’incarnation du Mal.
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