Le rêve de tout psychopathe ou sociopathe d’ambition, c’est une fourmilière.
C’est la dystopie communiste ou fasciste quand l’ensemble de la population rentre dans un rôle prédéterminé par lui.
C’est un monde où le sociopathe serait la seule reine, avec une garde rapprochée, des soldats et une masse indistincte de paysans.
C’est un univers où absolument personne ne serait plus intelligent, plus beau, plus talentueux que cette reine. Ou sinon, puni pour ça.
Et ça n’est pas une coïncidence que dans une dictature naissante, les comiques, puis les journalistes, les intellectuels et les artistes soient les premiers à disparaître.
Car le sociopathe & Cie n’est pas seulement menacé par les moqueries ou la vérité, son ego est meurtri – insérer violons – par toute personne qui aurait un talent ou quoi que ce soit dont il se sait dépourvu.
Ma fille vient de me dire qu’il y a en ce moment un mouvement sur les réseaux sociaux pour affirmer que tout le monde serait absolument identiquement talentueux ?
On aurait dû me le dire plus tôt, j’aurais composé une symphonie…
Car c’est souvent la perception ce sa médiocrité qui pousse le sociopathe – plus que le psychopathe, qui est lui imbu de son intelligence – à vouloir tout niveler par le bas, à envier et détester une personne qui oserait présenter les prémisses d’un don. Surtout une personne empathique déjà pourvue d’un cœur et d’une conscience dont il s’est dépourvu quand la bise fut venue.
C’est cette perception qui le pousse à la haine, au harcèlement, à la violence. A envoyer des messages où il exhorte l’autre à se suicider. A espérer qu’il va disparaître.
Car la simple existence de cet autre, le seul fait qu’il respire, est, pour le sociopathe dénué de presque tout sauf de ses manipulations, la preuve qu’il n’est pas aussi extraordinaire que son égo aimerait lui faire croire.
« Miroir, miroir magique au mur, qui a beauté parfaite et pure ? »
Ainsi, le manipulateur déteste les cigales du conte. Je suis bien placée pour le savoir, j’ai été très proche d’un sociopathe pendant très longtemps avant de découvrir son déséquilibre.
Et il détestait profondément mon côté Bambi.
Ma façon de ne pas voir le mal et donc de ne pas en avoir peur, de profiter de la vie et de ses petits moments de bonheur, d’être heureuse… Il pensait bêtement que tout me venait facilement. Et devait mépriser cette façon de « planer », tout autant qu’il devait l’envier.
Car c’est souvent sa peur ou une lucidité précoce qui ne lui a, il le pense fermement, pas donné d’autre choix que de s’amputer de son cœur en même temps qu’il s’est amputé de ses illusions.
Absolument convaincu de sa supériorité de fourmi, il envie en fait à en crever la légèreté ou le talent de la cigale.
Il attend de pouvoir s’en venger…
Et pour écraser l’autre qu’on jalouse, l’autre qui complexe ou critique, mais aussi pour le pouvoir et la manipulation des masses, rien de mieux qu’une fourmilière.
C’est, entre autres, pour cette raison que contrairement à la pensée ambiante, je ne crois pas que la Chine soit le futur pays dominant l’économie mondiale.
Car un pays qui avance a besoin de génies, d’entrepreneurs, d’inventeurs, de talents et qu’une reine de fourmilière va se dépêcher d’écraser toute forme d’originalité. Pendant que tout le soin des fourmis, travailleuses ou soldates se doit d’être concentré sur Son Insectitude.
Pour arriver à nous asservir collectivement, les dirigeants de fourmilière ou les aspirants dirigeants voudront nous convaincre que nous tous, les paysans, n’aspirons en réalité qu’à la sécurité, qu’au tranquille bonheur dans le pré d’un quotidien sans surprise ni choix difficile.
Et c’est vrai que la vrai liberté est un espace vierge qui peut devenir écrasant.
Et c’est tout aussi vrai que je suis souvent effarée de voir avec quelle rapidité tout un pays se laisse priver de ses libertés au nom de de sa sécurité (et aussi, en cadeau bonus, de l’écrasement d’un groupe d’autres désigné comme bouc émissaire).
La démocratie, à contrario, n’est pas toujours le système le plus facile à vivre : il y faut concilier les différences, apprendre le respect des autres, accepter l’erreur, tolérer une certaine forme de bordel.
Toutefois ce n’est qu’au sein de cette liberté, contrebalancée, bien sûr, par des lois et notre responsabilité communautaire, que nous avons tous la possibilité de nous réaliser et de devenir nous-mêmes en dehors de rôles qui nous seraient attribués par un manipulateur aux manettes.
Avec plus ou moins de facilité et plus ou moins de temps en fonction des cartes qui nous ont été distribuées à la naissance. Il y faut parfois plusieurs générations.
Mais ce rêve existe.