Laisser partir son enfant en voyage scolaire

Je viens de donner mon accord de principe pour autoriser ma fille de six ans à partir pour trois jours à Londres.

Et autant, à chaque vacances scolaires, je me pourlèche les babines sur les sites internet de colonies de vacances en rêvant d’y envoyer mon petit amour à coups de pompe dans son joli derche, autant à l’idée de la laisser concrètement s’éloigner de ma tendre et compréhensive affection pour un voyage du côté des buveurs de thé me met le nerf en pelote.
En fait, pour tout dire, I’m stressing quite a little bit right now.

Et pour se détendre l’imagination, rien de tel sur le coup de minuit quand l’insomnie pointe le bout de son vilain nez et que les scénarios catastrophes outre-Channel se déchaînent, rien de tel, donc, que de diriger sa créativité vers quelque chose de plus constructif.
Et me voilà donc à imaginer des fictions sur toile de fond de voyage scolaire et d’Eurostar. On sent tout de suite que la passion et le suspense seront au rendez-vous…

Ma famille

Nous sommes une famille comme les autres !

Scénar 1 :
Une mère campagnarde, accro à la bière et la mousse au chocolat et qui n’aurait rien à voir avec moi, sombre dans l’angoisse et l’alcoolisme et accompagne sa fille à l’autobus dans un état d’ébriété que n’aurait pas renié un cosaque breton (sur six milliards d’habitants, il doit bien y en avoir un quelque part) avant de s’endormir du juste sommeil de l’éthylisme jusqu’au retour de son bébé adoré.

Scénar 2 :
Un père, qui n’aurait rien à voir avec mon mari, réactiverait ses contacts russes et croates très légèrement mafieux (et le fait que mon cher et tendre ait réalisé un certain nombre de missions dans ces deux pays et sache très bien tenir la vodka n’est que le fruit d’une pure et naïve coïncidence) et va présenter aux accompagnateurs du voyage de sa fille une liste de possibles représailles sur le thème de la loi du Talion « une dent pour une dent » mais dans sa version très légèrement modifiée et pimentée : « pour une dent, toute la mâchoire ».
Dans le respect des âmes sensibles, je vais éviter de décrire ici les mesures envisagées dans l’hypothèse où notre fille égarerait son doudou….

Scénar 3 :
Ce même héros au regard si doux et à l’air trompeusement débonnaire, manager trilingue ayant géré des équipes sur trois continents (chéri, je t’aime !), est en fait un redoutable espion qui, pour calmer les nerfs de sa compagne, ex-mannequin pour vêtements de petite taille de la célèbre marque « hobbitgirl », va suivre le groupe, dissimulé dans la foule des touristes, avec les gadgets et les ressources qui lui sont habituels pour ce genre de mission à haut risque.
Et qui a déjà organisé un anniversaire chez soi en France pour une bande de gamin, sait que certaines armes font normalement cruellement défaut au parent qui n’a pas pensé à mettre de la camomille dans le chocolat chaud : je songe notamment au pistolet à seringue hypodermique préconisé pour arrêter un rhinocéros en pleine charge.

Mais bon, bien sûr, je plaisante.
Ah ah, vaste blague, große Kanular, complète fiction et tout ça.

En attendant, on va prendre une assurance annulation et si ma fille, par pure malchance sur ces plaines davronaises aimées du virus et du vent polaire, ne chope pas la grippe juste avant le départ (en juin, le blizzard perd de son âpreté), je pourrai toujours la faire vacciner contre la fièvre jaune au moment idoine pour développer les symptômes d’efficacité à l’heure de monter dans le train.
Pour l’Angleterre, de toute façon, la fièvre jaune est un vaccin obligatoire, n’est-il pas ?

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