Doute à Davron, toujours pas d’explication.

Pour tout vous dire, j’y tiens à ma neutralité politique.
J’ai été élevée entre une mère de droite, photo de Chirac dédicacée sur buffet et un père de gauche, fils d’enseignants, votant Mitterrand. Au moins la première fois.

J’ai grandi en fille de bourgeois (le papa ayant quelque peu trahi ses origines en choisissant la filière médicale) dans une des rares villes communistes de France, c’est à dire le Mans.

Et j’ai donc été confrontée fort jeune aux ridicules des deux camps.

Au Mans

Photo prise lors de mon dernier passage au Mans.

Et habituée aux clivages et aux combats d’arrière garde.

À la jalousie du copain de gauche m’expliquant mon immoralité de gosse de riche tout en en décrivant son prochain avenir brillant et plein d’argent, à l’atavisme du père de gauche votant Mitterrand comme ses parents, avant de réaliser sous Mauroy qu’il était devenu le bourgeois honni et qu’on en voulait à ses sous, aux paradoxes d’une cousine de gauche votant contre la mondialisation mais achetant des vêtements "made in China", de préférence jetables pour pouvoir mieux suivre la mode .

À l’arrogance d’une mère de droite qui, pour em… bêter mes copains de gauche cités plus haut, mettait ses gants de cuir pour venir me chercher à l’école au volant de sa BMW et usait voire abusait de son klaxon à plusieurs tons quand les gants seuls ne suffisaient pas à la faire remarquer, le tout, sans se soucier des conséquences sur l’intégration de son ado de fille au lycée ; à la mesquinerie d’une personne rencontrée pendant un week-end qui, travaillant dans le milieu cinématographique à la suite de ce qui m’est apparu comme une suite de coups de bol et de relationnel bien pensé, venait d’acheter sa maison au bord de la mer et s’apprêtait à partir faire le tour du monde pendant un an, tout en m’expliquant que les chômeurs ne l’étaient que par évidente mauvaise volonté.
Une exception dans le milieu, ceci dit : en général l’artiste se porte plutôt traditionnellement à gauche.

Au Mans

Et hop, en deux coups de cuillère à pot et un petit post, je viens de me mettre tout le monde à dos. Enfin, surtout ceux qui me lisent, soyons juste, ce qui réduit notablement le chiffre.
Va t-il falloir que je reparte en Patagonie élever le mouton avec Florent Pagny ?
Mais avant que quelqu’un de n’importe quel bord ne vienne me tirer les oreilles, j’aimerais ajouter que bieeeeeeeeeeeeeeen sûûûûûûûûûûûûûr et heureusement, j’ai rencontré des gens de gauche très biens (j’en ai même épousé un) et des gens de droite honorables. Surtout, à vrai dire, en dehors de ma famille (Patagonie, me voilà).

Et qu’au final, je voterais volontiers pour un mec de gauche qui ne fustige pas la réussite ou une fille de droite qui n’oublie pas l’aspect social.
Je donnerai mon modeste bulletin à quelqu’un, hors extrêmes et excités de tout poil, s’entend, qui se soucie plus de l’avenir du pays que de ses propres perspectives.

Ce qui fait qu’on peut dire que suis utopiste.

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