C’est tout de même hallucinant, quand on y pense, que sur des milliers et des milliers d’années d’histoire connue, les progrès n’aient été rapides et décisifs que pendant les deux cent dernières années.
Ou non.
Car ce qui caractérise aussi ces deux cent dernières années, c’est une mise à mort progressive de la loi du plus fort, un effort réel vers la justice sociale, pour permettre aux moins riches, aux femmes, aux enfants, d’avoir de plus en plus la protection de la loi et la chance de réussir leur vie.
La compassion a laborieusement gagné du terrain et on a – enfin ! – fini de trouver normal d’envoyer un homme à Cayenne quand il a volé une pomme pour nourrir sa famille et de laisser mourir les enfants dans les rues et les cheminées.
Et quand le serf est enfin libre d’exercer ses talents, quand les gueux peuvent aller à l’école et avoir la possibilité d’exercer la profession de leur choix, quand les paysans ne voient plus leurs récoltes saccagées par les destriers, leurs filles violées, leurs langues ou leur mains coupées pour le moindre prétexte par un seigneur sans conscience, oh miracle, on sort du moyen-âge.
À rebours, c’est la fin de la République et le début de l’Empire qui a initié la chute de Rome : quand les psychopathes en toge on pu laisser libre cours à leur délire.
Et j’espère ardemment que ce n’est pas le sort qui attend les Américains, quand la République de Rome avait tenu 500 ans et que la leur n’a pas encore fêté son troisième siècle.
Ils se croient si intelligents et si supérieurs, tous ces narcissiques et psychopathes. Et c’est pourtant leur responsabilité que l’humanité ait dû traverser autant de guerres, autant d’injustices, autant de chaos avant de toucher du doigt une nouvelle civilisation.
Sans eux, on y serait arrivé depuis bien plus longtemps. Et mieux.
Car la science est dangereuse, sans la conscience. Elles doivent nécessairement progresser de concert.
Sinon, cela revient à donner des allumettes à un enfant et on se retrouve sans surprise avec un réchauffement climatique sur les bras. Les manipulateurs s’en sont mis au passage plein les poches.
C’est ce qui me fait dire à mes enfants que si une civilisation extra-terrestre existe qui viendrait nous voir, elle aurait développé une énergie qui lui permette de voyager à la vitesse de la lumière et que cela garantit leur niveau de conscience élevé et l’absence d’une culture égoïste, narcissique ou psychopathe.
Dans le cas contraire, cette science aurait été utilisée depuis longtemps pour des intérêts personnels et des guerres et, avec une telle technologie, aurait terminé l’expérience dans un grand boum. Ce qui est rassurant car si, par miracle, les manipulateurs avaient réussi à ne pas tout détruire, ils nous auraient parqués depuis longtemps comme des animaux.
En l’absence d’esclavage généralisé, sur Terre, cahin-caha, on a réussi à atteindre quelque chose de plus intéressant que la découverte de la roue, du fer et du crottin et cette civilisation moderne est malheureusement mise à mal depuis quarante ans ; le monde est en train de repartir en arrière.
Les inégalités reviennent. De plus en plus de personnes doivent travailler comme des serfs pour seulement survivre. Surtout aux États-Unis, pays du capitalisme sauvage et de l’exploitation sans honte ni scrupule, où les gens doivent avoir deux ou trois boulots. Où des enseignants, après leurs cours, vont bosser au Mc Do.
Pendant ce temps là, les riches égoïstes se goinfrent, de plus en plus nombreux, et les politiques manipulent, de plus en plus populistes.
Et alors même que notre vie sur Terre est remise en cause par les changements climatiques, les démocraties, seuls gouvernements dotés d’une conscience, perdent du terrain.
Notre civilisation est menacée et je sais à qui on le doit.