Mon mec et moi, avant qu’on aie notre premier enfant, nous avons passé notre temps à critiquer nos connaissances sur leur façon d’éduquer leur progéniture.
Je sais, je sais, critiquer ses amis, ça ne se fait pas mais que celui qui ne l’a jamais fait me jette la première couche culotte.
Forts de nos certitudes, nous avions prévu, dès avant la conception, quelques règles de base que nous saurions appliquer avec fermeté mais doigté à notre future et fortunée progéniture.
En bref, chez nous, ce serait mieux :
Règle n°1 :
Pas de coca avant l’âge de 6 ans.
Le coca, c’est pas bon, le coca c’est caca.
Sauf que, bon, nous on en boit un tout petit peu… beaucoup (n’est ce pas, chéri ?), et dès que notre petit génie a pu parler, à chaque repas ça a été « coca coca coca coca coca cocaaaaaaaaaaa ».
Et pour tout dire, on s’est senti un peu con à expliquer « Nous on a le droit. Parce que. C’est pour les grands. Si. Et toi, tu y auras peut-être droit dans 4 ans. Si t’es sage ».
Alors bon, ça a été : « 2 gorgées, pour fêter ton anniversaire, attention, hein, c’est une exception ! Un fond de verre pour Noël, bon ok, c’est Noël; Attention, c’est une exception ! »… jusqu’à ce jour fatidique de trajet Rio-Ubatuba, une route en lacets et en rebondissements sur 350 kilomètres… et deux biberons de coca (si si !) pour soutenir le petit qui avait vomi tout son goûter sur son siège bébé de location.
La règle n°1 a donc gentiment évolué vers : pas de coca à table. Sauf quand on a commandé de la pizza.
La pizza sans coca, ça se fait pas. Et ça aussi c’est une règle en or.
Règle n°2 :
Pas de frites non plus : la "trash food" dehors, ailleurs, c’est à dire, chez les autres.
Arrivée à Buenos Aires et un petit de dix-huit mois qui ne veut plus rien manger à part ses gâteaux au chocolat. Alors quand ledit bébé se découvre un intérêt subit pour les frites … qu’est ce qu’on dit ?
« N’oublie pas de commander les frites, chéri, sinon, la petite ne mangera rien ce soir ! ».
Le Mac Do ? C’est très pratique quand on fait les courses et au moins les nuggets c’est du poulet. Si. Il paraît que si.
Et la pizza, après tout, c’est super équilibré : pain (donc dose de féculents), légumes (ben, et la sauce tomate, alors ?), fromage et viande.
Ceux qui arrivent à faire manger régulièrement du légume vert à leurs petits sont plus doués, plus patients ou plus imaginatifs que nous.
Récemment j’ai réussi à convaincre ma fille que la carotte, bourrée de vitamine A, c’était bon pour la peau et donc pour les cheveux. Certes, j’ai peut-être un peu extrapolé quand je lui ai fait miroiter des cheveux dorés et magiques… Merci Raiponce.
Règle n°3 :
Alors attention et attention.
Un truc sur lequel on était super mais SUPER convaincu, c’était bien la télévision.
PAS DE TÉLÉVISION.
Aucune, rien, nada, le désert cathodique. Pour tout dire, pour éviter à notre bout de chou toute tentation, nous avions même banni le petit écran de notre propre existence. On s’était désintoxiqué de "Grey’s Anatomy", de "Sex and the City", ou de toute autre série addictive. Une motivation en béton.
On a sévèrement morflé, pour tout avouer.
Mais plus tard, grâce à notre sacrifice, quand notre fille serait grande, à la place de la télévision, il y aurait un jeu d’échecs.
En bois.
Eeeeeeeeeeeeeeeeeet oui. Sauf que.
Arrivée en Argentine à l’appart hôtel et une petite énervée qu’il faut occuper pendant que je fais la cuisine. La solution ?
Merci le câble et "Discovery Kid".
Découverte de "Pocoyo", découverte dans la foulée de "Barbapapa" et achats des DVD pour se gagner une bonne demi-heure (voire une pleine grande heure, honte, honte, honte, honte) de calme, paix et sérénité bien méritée, le soir à la veillée.
Attention, je tiens à souligner que, depuis que nous habitons notre appartement, notre fille regarde ses dessins animés sur des DVD.
Et sur l’ordinateur : ce n’est donc pas la TV à proprement parler. Au moins, il n’y a pas de publicité.
Et puis, les bouquins Montessori d’activités épanouissantes, créatives zet intelligentes, on les a achetés. Ils prennent la poussière mais ils sont là.
Et on n’a pas encore acheté la console de jeux. Du moins, pas encore…
Règle n°4 :
Nos enfants sauront se tenir. À table et ailleurs. Pas de gamin qui galope n’importe comment et n’importe où et qui indispose son prochain. Pas d’éducation odieusement permissive et pour tout dire soixante-huitarde chez nous. Crénom.
Nos futurs enfants auront le doigt sur la couture du pantalon, le dos droit et le regard fixé sur l’horizon. Bleu des Vosges.
Et je l’ai donc rêvé, ce déjeuner dans un resto de charme à Rio…
Notre marsouin dans sa chaise bébé, poussant des hurlements à percer des tympans (elle a toujours eu de la voix, émotion de mère fière de son bébé soprano), mordant sa chaise, et même un petit peu mon bras (pas fort, hein !), balançant tous ses crayons de couleur par terre etc… et le tout pour une raison encore indéterminée.
Bien sûr, quand la chair de ma chair m’a mordu le bras, je lui ai donné une petite tape symbolique sur la joue alors que je m’étais juré de ne jamais la taper. Bien sûr.
On n’en n’est pas à un reniement près.
Alors bon, l’un dans l’autre, ha ha ha, je pense que les mères parfaites n’existent pas (à part la mienne, qui a sacrifié sa vie pour ses ingrates de filles, mais c’est une sainte et les saintes se font rares de nos jours…).
Comme dit Isabelle Filliozat, dont je recommande chaleureusement le livre, L’intelligence du Cœur, on peut juste essayer de faire le mieux possible.
Et finalement avec mon jules, on a fait un choix.
Celui de permettre à notre fille d’épanouir son caractère plutôt que de la mouler dans un rôle préétabli d’enfant sage. Et celui d’oublier les principes quand ils se heurtent à la réalité.
Et donc on jongle tout le temps pour évaluer quand l’éducation doit prévaloir (avec quelques règles de bases : respect de soi et des autres) et quand elle doit céder pour permettre à notre louloute de s’exprimer sans être « formatée ».
Une vraie galère, une source continuelle de doutes.
Le bilan dans 20 ans… au lancer du navire.
Mais maintenant que le petit deuxième est arrivé, j’ai au moins l’avantage de ne plus me faire aucune illusion, de ne pas tabler sur la future entente de mes deux amours, ni d’espérer qu’ils sauront jouer dans le calme et le respect de mes nerfs.
Non.
Je compte acheter des gilets pare-balles taille enfant.
Et on avait aussi dit "jamais de chantage".
Et pourtant, pas plus tard qu’hier, je me suis entendu dire "mange toute ta soupe, sinon t’auras pas de cheezitos !".
Et ce soir, ma douce et tendre (elle va aimer, ça) : "si tu manges pas ta soupe, t’auras pas de glace !".
Mais c’est pas du chantage, hein ? Juste de l’incitation ?
Mon Dieu…. j’ai l’impression de m’entendre parler dans 4 ans (et oui, vu que j’ai actuellement tous ces grands principes….). Et pourtant, déjà ils sont craquelés : non, Abi n’a pas goûté (encore) au coca, mais on lui permet de regarder la télé quand on lui fait ses inhalations pour qu’elle reste tranquille (aaaaaaaaaaaah, le pouvoir hypnotisant du petit écran…) Bon ceci dit, pour l’instant on reste ferme : elle ne voit que les programmes d’Arte ;oD
@upie : sinon, pour les tout petits, il y a aussi des DVD spécialement pour eux. Je pense à la collection Baby Einstein.
De la TV, oui. Mais des jolies images de peintures de Monet ou de Van Gogh, un contour pédagogique pour apprendre à nommer les choses et une mignonne musique classique revisitée dans le style boîte à musique.
Tu es tranquille pareil MAIS avec bonne conscience.
En plus, le titre a été finement trouvé : tu as inconsciemment l’impression que tu mitonnes un futur petit génie… Sont très forts chez Disney.
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