Les sociopathes et autres amis de l’égo, ont souvent l’usage de personnes tierces pour aller au combat en leur nom.
Les anglo-saxons appellent ces personnes des « flying monkeys », des singes volants, en référence au bestiaire de la sorcière de l’ouest dans le « Magicien d’Oz ».
Ce sont les complices actifs, le plus souvent des personnes empathiques et munies de bonnes intention (à ce qu’il paraît, l’enfer en serait pavé…) mais qui font, en fait, le sale boulot des sociopathes qui ne vont pas, ainsi, se salir les mains.
Déjà que l’instinct de conservation des sociopathes les rend lâches mais en plus ils se croient perpétuellement les victimes d’un monde qui ne les reconnaît pas à leur juste valeur.
Ils ont donc besoin d’un sauveur…
Et si l’usage des sauveurs est assez universel chez nos chers égotiques, il est très particulièrement utilisé par les femmes de cette confrérie.
Je suis ainsi assez souvent atterrée par le nombre d’hommes biens qui tombent dans le piège multimillénaire de cet archétype : la princesse en détresse.
Car les contes de fées ne se seront pas seulement mis en travers du chemin des femmes qui ont des rêves d’aventures en dehors d’une tour d’ivoire : ils auront également façonné génération après génération d’hommes qui se verraient bien dans le rôle du prince charmant ou du chevalier servant.
Ce qui, soyons justes, compte tenu de la réalité physique de femmes en général plus fragiles et limitées par leurs grossesses, surtout avant l’invention de la pilule, peut aussi trouver sa source dans leur conditionnement génétique.
Mais c’est impressionnant le nombre d’hommes que j’ai vus, qui, croyant se dédier à une juste cause, au nom d’un Grand Amour, deviennent en fait la force armée du dragon qui préfère ne pas sortir de sa grotte.
Ce qui me désespère le plus c’est quand, au nom de cette défense de la perpétuelle victime, ces hommes s’en prennent à leurs enfants, qu’ils accusent de martyriser leur chère et tendre.
Certes, les enfants ne sont pas des anges, loin s’en faut.
Mais j’ai vu certaines mères s’en prendre à leur progéniture sournoisement, dans le dos de leur mari, et lorsque le petit ose s’en défendre, crier à l’injustice… c’est là que le père saute sur son destrier pour passer une deuxième couche.
Face à cette fausse couronne de bonté, d’angélisme, de maternité qu’un bon nombre d’hommes ne dévissera jamais de la tête de sa tendre moitié, à qui il trouvera toutes les excuses, un enfant n’a plus aucun recours.
Et personne ne peut rien dire.
Car ces femmes, princesses sauvées par leur moitié d’un hypothétique passé ou du reste de leur famille, sont absolument incritiquables.
Le faire ne serait que rajouter au mythe de la victime martyrisée.
Et puis, aussi, j’imagine que pour un égo masculin, lâcher un rôle qui fournit le cheval blanc virtuel n’est pas si facile…
Mais je vais vous donner un indice, messieurs, pour pouvoir distinguer les princesses des dragons : les vraies princesses de cœur savent aussi se battre. L’Histoire en est témoin.
Elles savent se défendre verbalement sans avoir besoin systématiquement que quelqu’un monte à l’assaut en leur nom.
Elles n’attendent pas de la personne qui partage leur vie de mener leurs combats à leur place.
Et, surtout, surtout, elles savent aussi être dans votre camp
Elles savent prendre votre défense quand quelqu’un s’en prend à vous. Ou reconnaître leurs torts dans un conflit avec vous…