Il y a deux voies qui entraînent une personne à être négative, c’est à dire égotique, narcissique, sociopathe ou psychopathe.
Et les deux passent par l’égo.
Celui qui parcourt le premier chemin est une personne qui a subi ou subit des injustices et des traumatismes.
Et on retrouvera ces personnes plus fréquemment dans des milieux défavorisés ou des minorités oppressées, dans des situations extrêmes comme la guerre et parmi les enfants attaqués physiquement ou psychologiquement par des parents toxiques.
Car dans ces cas là, l’égo qui va vouloir nous protéger coûte que coûte, va enclencher la colère, pour étouffer la peur et nous permettre de nous défendre et de survivre. Quand cette colère devient une rage permanente qui fait le vide autour d’elle…
La personne peut virer sociopathe ou psychopathe.
Ce qui est complexe et délicat, c’est qu’un enfant sensible peut se considérer comme la victime d’une enfance ou d’une expérience épouvantable quand un autre enfant, dans la même situation ne le vivra pas de façon aussi traumatique.
Et que les adultes présents ou la société ne le verront pas comme cela non plus. Une éducation stricte, un milieu social qui ne permet pas le même luxe que le voisin…
Les enfants précoces, plus sensibles que la moyenne sont ici particulièrement à risque.
Devenus des adultes psychopathes, et conscients finalement que leur vécu n’est pas pire que celui de nombreux autres personnes, ils vont alors parfois exagérer leurs expériences douloureuses ou carrément en inventer pour les rendre dramatiques.
Leur père les battait tous les jours, parfois jusqu’au sang, ils n’avaient aucun jouet, seulement un sac de pommes de terre, aucun ami à part deux cafards apprivoisés…
Le deuxième chemin vers une personnalité négative se retrouve dans les cas de figure exactement opposés, dans des milieux favorisés et des pays riches, parmi la majorité culturelle ou ethnique d’un pays, chez les enfants de parents qui les gâtent outrageusement.
Le « golden child » d’un parent négatif est ainsi particulièrement à risque.
Une certaine pédopsychiatrie moderne, en ce sens, a fait à mon avis beaucoup de dégâts quand elle a incité les parents à considérer l’enfant comme un petit prince ou une petite princesse fragile, qu’il faut toujours soutenir et éviter de punir.
Ne pas l’isoler dans sa chambre, par exemple, quand on peut y aller nous mêmes nous calmer.
Car l’égo d’un tout petit, entre ses deux ans et ses huit ans est déjà particulièrement présent, voire, à cette étape de l’enfance où le petit aura à cœur de s’imposer, omniprésent.
Et ce chemin-là, celui du privilège, qui passe par le sentiment d’avoir tous les droits, d’être une merveille, va faire grossir l’égo au point qu’il va prendre beaucoup trop de place.
Et la colère, cette fois, sera un effet secondaire, quand la personne, devenue égoïste, narcissique, sociopathe ou psychopathe fera une crise dès qu’elle n’aura pas ce qu’elle considère comme son dû.
Et lorsqu’on se concentre sur le quart du verre vide, pour un enfant gâté devenu adulte, toutes les occasions sont bonnes pour se sentir lésé.
C’est mon intuition que dans un pays riche, il y a beaucoup plus de personnes négatives issues du deuxième cas de figure, d’un enfant outrageusement gâté, que du premier.
Dans un pays en guerre, j’imagine facilement que la proportion s’inverse.
Et c’est, au passage, ce qui génère le plus de risque pour nos démocraties : quand trop d’ex-enfants favorisés devenus des adultes au pouvoir, ont perdu leur empathie et son obsédées par leurs seuls droits.
La théorie actuelle la plus répandue en psychologie est qu’on naîtrait psychopathe, dans la mesure où ces personnes, plus raisonnables, contrôlent mieux leur psychose, quand on deviendrait un sociopathe, plus soumis à ses émotions parce que non habitué à les contrôler depuis la naissance.
Mais je suis personnellement convaincue que seule l’intelligence de la personne est un facteur : qu’une une personne très intelligente sera psychopathe quand une personne ayant moins de facilités intellectuelles sera sociopathe.
Car la faculté de raisonner permet de contrôler le trouble de la personnalité.
Aussi, je ne crois pas qu’on puisse naître du mauvais côté, horrible postulat pour la croyante que je suis, qui rappelle la prédestination de Jean Calvin.
La découverte récente de l’épigénétique, en revanche, qui nous renvoie à des tendances de comportement contenues dans le matériel génétique légué par nos ancêtres, assure que l’on garde le choix et la faculté de les activer ou non.
Et un libre arbitre.