L’égo hypertrophié du manipulateur le fait vivre dans une vérité alternative et Manichéenne où tout en lui est perfection et où le mal serait extérieur.
Et lorsque le manipulateur a des enfants, il choisit très souvent l’un d’eux comme favori, à l’exclusion de tous les autres.
Un enfant qui lui ressemblerait, serait son extension, voire son double, et aurait la vénérable tache de continuer la lignée de gènes nécessairement supérieurs.
Cet enfant, en anglais, s’appelle le « golden child ».
Il est bien sûr, cet enfant gâté et chéri, encensé et excusé pour tout ce qui ne correspondrait pas à l’aveuglement volontaire du parent manipulateur.
Il est bien sûr sous la pression constante d’un idéal de perfection qui se limite aux apparences. Beauté, réussite…
Et le risque pour cet enfant, est de voir son ego prendre un envol dangereux et de ressembler ainsi complètement à son parent.
En contrepartie de cet enfant idéal, de l’élu qui ne peut pas avoir tort, il y a le reste de la fratrie.
Ces autres enfants sont soumis au même impératif de perfection – le manipulateur voudra présenter au monde une famille idéale, reflet de sa parfaite éducation -, mais il leur sera en revanche constamment reproché de ne jamais l’atteindre.
Le parent manipulateur va notamment leur coller dessus ses propres défauts, qu’il ne peut en aucun cas regarder en face et encore moins assumer.
Tu as une mère qui ne sait pas bouger le petit doigt pour faire le ménage ? Elle t’ accusera d’être bordélique.
Ou elle n’aime pas sortir de son lit ? Elle te convaincra que tu es nonchalant.
À moins que tu n’aies un père qui soit trop facilement effrayé ? C’est donc toi le trouillard.
Ou qui a un complexe d’infériorité ? Tu es un loser.
Ou un lâche, un agressif, un déséquilibré, un méchant…