Je suis végétarienne et j’ai pas mal galéré pour ça.
Née au pays des rillettes, j’ai adoré la viande sous toutes ses formes et avec abandon : boudin, andouillette, steak tartare, tripes de Caen, langue de bœuf sauce piquante, pied de porc pané… Je n’ai jamais goûté au haggis mais je suis à peu près sûre que j’aurais aimé.
Et puis, j’ai enfin réussi à devenir végétarienne, mode d’alimentation qui correspondait plus à toutes mes conviction.
Logiquement, je ne porte plus non plus de cuir.
Mais je ne suis pas devenue militante pour autant et je respecte le droit des autres à manger de la viande. En premier, le droit de mes enfants à profiter d’un bon hamburger.
Pour autant, je préférerais qu’on tue les animaux avec respect, si la notion n’est pas trop contradictoire et je pleure à chaque camion d’animaux de ferme que je croise sur la route.
Je suis agacée par les amateurs de viande qui ne supportent pas une contradiction à leur position. Souvent parce qu’ils n’aiment être rappelés à leur conscience.
Mais je suis encore plus horripilée par une certaine forme d’extrémisme végétarien (qui mange encore des œufs et des laitages) ou végan (rien de tout ça, même pas du miel) quand il ne fait pas l’effort de comprendre le point de vue opposé et s’en prend à la vie des gens.
Car ces extrémistes nuisent à la réputation de mes conviction.
Et je suis convaincue que chacun d’entre nous devrait se battre contre les fanatiques de son propre camp.
Car il discréditent nos valeurs.
Car l’absence de respect pour l’autre et sa différence est la marque du manipulateur.
Quand elle se traduit en extrémisme religieux ou politique, c’est aussi une excellente façon de se construire un tremplin pour arriver rapidement au pouvoir.
Les idées simples sont par définition faciles à comprendre, elles sont porteuses et génératrices d’émotions qui entraînent les foules.
La colère et la révolte sont des réponses plus faciles à obtenir que l’espoir.
Et puis, l’avantage du fanatisme, du dogme, en niant toute nuance et tout droit à la contradiction c’est qu’ils offrent au manipulateur qui en a fait son pain quotidien, le pouvoir absolu, l’arme du « politiquement correct », le masque d’une perfection dévoyée.