Déjà, c’est leur ego qui veut ça.
Leur ego qui a pris toute la place, aux dépens de leur cœur et de leur conscience et qui est toujours en train de leur souffler qu’ils sont les meilleurs.
Qu’ils méritent le mieux et encore plus. Et encore plus. Et encore plus…
Qu’ils font partie d’une élite de prédateurs qui n’a pas besoin de se soumettre aux règles du commun. Une élite qui aurait été créée pour leur permettre de grimper les échelons de la société.
Mais bien sûr…
Nous, à contrario, les empathiques, on serait englué par nos principes et on mériterait d’être bouffés.
Les principes nous rendraient cons.
La sensibilité nous affaiblirait.
Et c’est là, de leur part, une lecture terriblement superficielle.
Certes, notre réflexe qui consiste à pourvoir autrui d’un cœur et des émotions qui vont avec, nous incite longtemps à trouver des excuses à qui ne nous veut que du mal. À le comprendre, lui, le manipulateur, pendant qu’il s’amuse à nous torturer.
Et nos émotions ont tendance aussi, confrontées à un monde impitoyable qui ne nous convient pas, à nous tirer par le fond.
Mais un nombre de plus en plus grand d’entre nous se relève.
Et se bat.
On n’est pas idiot, en réalité. On a délibérément choisi de s’aveugler par amour pour lui.
Pour toi, qui, au delà des apparences que tu nous as vendues, d’une création marketing imaginée pour nous séduire, n’existe même pas.
Mais un jour, on voit.
Et là, mon ami manipulateur, tu as sous-estimé la puissance de l’amour ou la force de nos principes.
On est prêt à tout sacrifier pour eux, quand tu es limité par cette obsession dévorante qui tourne autour de ton nombril et de ta survie.
Le pouvoir de l’amour ?
Celui qui va faire qu’une mère va braver un tsunami pour aller vers son enfant.
Celui qu’éprouve un homme ou une femme pour son pays, et qui, en dépit des apparences qui sont gravement contre lui, va braver l’armée d’occupation et résister.
L’amour pour un autre, l’amour pour un idéal, l’amour plus important que tout qui vous fait tout risquer.
Voilà ce qu’ils sont incapables de comprendre.
Nos émotions sont notre force.
Et eux, qui ont vendu leur âme pour un pouvoir terrestre éminemment temporel, ne seront le souvenir tendre de personne.
Car si une majorité de l’humanité se penche avec des soupirs d’admiration sur Nelson Mandela, un nombre assez limité de personnes rêve d’épouser le clone de Vlad Dracul, n’en déplaise à sa version vampirique romantisée.
Et l’Histoire se souvient aussi plus favorablement de Jeanne d’Arc que de l’évêque Cauchon.