Quand j’ai commencé à écrire ce blog en Argentine, j’avais envie de partager ma vie d’expatriée.
Quand je suis revenue en France, j’ai eu à cœur de continuer ce projet pour partager les expériences de mon retour et aussi, soyons honnêtes, pour trouver un moyen d’en rire et d’y survivre.
Car je me souviens encore du jour où j’ai mis les pieds dans l’aéroport de Buenos-Aires, pour ce grand retour, avec un mari, deux enfants, deux chats et huit bagages.
Moment de grâce et rencontre hasardeuse, dans tous les sens du terme, quand cette française, expatriée comme moi, et qui me connaissait de vue est venue me dire :
« Vous rentrez en France ? Bonne chance, vraiment, bonne chance ! Je connais plein d’expatriés qui ne s’en sont jamais remis. »
Moment surréaliste aussi, que ma traversée de l’aéroport Charles de Gaulle en chaise roulante, pliée en deux sur le sac étanche dans lequel je vomissais à intervalles réguliers, poussée par une employée de l’aéroport, pendant qu’une de ses collègues prenait en mains les deux chats et les huit bagages et que le Jules se réjouissait de couper au court par les accès réservés au personnel.
« La prochaine fois, tu fais semblant d’être malade ! », se réjouissait-il d’avance sans vergogne pendant que je vidais tripes et boyaux.
Moments de doute et de bière quand je me suis retrouvée dans la campagne des Yvelines, noyée sous deux années consécutives de crachin obstiné.
Mais moments de bonheur, aussi, notamment quand j’ai découvert qu’une de mes passions était l’écriture.
Depuis, mes enfants ont grandi, j’ai un peu mûri (très peu, surtout à l’intérieur !), je suis finalement devenue végétarienne, j’ai écrit un livre pour lequel je cherche en ce moment un éditeur, j’ai écrit ma biographie aussi (oui, je sais, ça fait prétentieux, mais je me justifie en me disant que c’est pour mes enfants), j’ai un troisième projet de bouquin (ça coûte pas cher de le dire et ça fait toujours bien dans la conversation), j’ai déménagé en Espagne et je travaille sur un site de mode perso.
Ce site de mode a son blog en ligne. Et j’ai voulu ce blog essentiellement positif et créatif.
Positive et créative, c’est ce que je suis, en tout cas, c’est ce que j’essaie d’être la plupart du temps.
Mais, comme tout être humain multi facetté, je ne suis pas que cela (qui a dit « schizophrène » ?).
Par exemple, en tant que française bien française, fût-ce installée à l’étranger, je revendique aussi mon droit à râler et à grogner.
Et en tant que moi, je ne peux pas m’empêcher de jeter sur mon environnement un regard férocement humoristique. L’humour, c’est ma force à moi : quand la situation devient difficile, cette petite voix ironique m’évite souvent de tout prendre trop au sérieux. À commencer par ma pomme.
L’humour, c’est aussi une façon de cacher la réelle profondeur de ma personnalité. Si, si, réelle !
Celle qu’une pudeur farouche matinée d’éducation courtoise me retient d’étaler à la truelle sur mon prochain et que je n’ose révéler qu’à travers mes petits bouquins.
Mais si, pour partager mes convictions spirituelles sur la vie et ce que j’en ai tiré d’enseignements à travers joies et épreuves, j’ai le conte ou le roman et si, pour exprimer mes passions artistiques j’ai le blog créatif, pour toutes les occasions où j’avais envie d’écrire sans être cette maman apparemment parfaite (et les apparences sont foutument trompeuses, croyez-moi : la voisine hollandaise pourrait témoigner à la barre du nombre de fois où je gueule comme un charretier mal élevé sur ma progéniture foncièrement rebelle), pour toutes les jours où je n’ai pas envie d’être seulement une photographe amatrice, jardinière de bacs sur terrasse, couturière de déguisements, Gentille Organisatrice de rêve et de positivité débridée en général et cuisinière de paella végétarienne en particulier, pour tous les moments où j’ai envie de râler, tempêter, m’exprimer ou me foutre de moi et du monde qui passe sous mon nez, j’ai décidé de réactiver mon petit blog à moi.
En bref, le revoilà.
Welcome back! <3