Post à lire sur cette musique ci ou cette musique là.
Avant d’habiter Buenos-Aires, j’ai longtemps habité à Paris : dans le 3ème un peu, dans le 5ème beaucoup, dans le 8ème légèrement, dans le 16ème sans élan, dans le 17ème passionnément et dans le 18ème familialement.
Et j’étais une amoureuse de cette ville : pour vous dire, quand je suis rentrée d’Argentine après deux ans et demi d’abstinence de mère patrie, mon passage dans le métro de la capitale m’a presque tiré des larmes aux yeux. Ah, cette mauvaise odeur incomparable !
On peut donc dire sans mentir que j’étais un cas.
Jamais, Ô grand jamais, en dépit du prix du m2 divisé par le nombre d’enfants et additionné de l’encombrement, je ne quitterais cette ville. Si mes futurs marmots avaient envie d’air pur, pour ça, il y aurait les parcs. Ou alors les inhalateurs à la ventoline.
Village de Chavenay.
Mais après avoir connu les grands espaces urbains argentins, je n’ai pas eu le cœur de revenir nous entasser dans notre pourtant délicieux 45m2 Porte de la Chapelle.
Et pour presque le même prix, on a donc loué une maison dans les Yvelines.
Bon, je vous l’accorde, le brouillard si romantique au lever du jour commence à perdre de son attrait quand son humidité givrée vous traverse la doudoune (-10° au compteur l’hiver dernier, -5° celui-ci), surtout les jours de grand vent (90% du temps). Pour les prochaines vacances, pour me dépayser sans risquer le choc climatique, pour tout vous dire, je songeais à l’Écosse…
Mais à ce détail près je suis conquise !
Et en bonne passionnée que je suis, j’ai littéralement retourné ma doudoune.
Je ne me lasse pas des levers de soleil sur les champs fraîchement retournés quand j’emmène mon fils à l’école et tant pis si au passage ma voiture est tellement boueuse que ma fille y dessine des cœurs du bout des doigts : ça développe sa fibre artistique et ma résistance à la honte.
J’écoute « Sensation Yvelines 98,4 » à la radio (le Jules, encore un crypto-parisien est resté sur Nova, le traître), ma fille fait du poney (c’était ça ou le golf), je ne sors presque plus qu’en bottes imperméables, et j’ai appris à chasser l’araignée taille mutante.
La dernière, d’un diamètre à deux chiffres, je vous promets que je l’ai regardée dans les yeux en me demandant si elle allait passer dans l’aspirateur et en me réjouissant au passage de ne pas avoir un Dyson (c) transparent : apparemment, à la campagne elles ont le temps de grandir à maturité et elles n’ont pas peur des hommes. Trop habituées, sans doute, à les voir fuir en courant.
Je vais à l’Ikea (c) de Plaisir et la nouvelle route me permet de ne plus passer ce fatidique rond-point presque aussi vicieux que celui de l’Étoile (les Yvelinois ont aussi la conduite nerveuse). Et quand par extraordinaire, je fais une excursion à l’Ikea de Franconville (le frisson de l’aventure !), je préviens ma fille :
« Attention où tu mets les pieds, ici il y a plein de Parisiens, le Parisien est stressé. T’éloigne pas trop, on sait jamais, le Parisien est agressif… »
Non, vraiment, les Yvelines, je suis plus que convaincue, je suis conquise : une très belle campagne qui me ferait volontiers penser à la Toscane s’il n’y manquait pas le soleil. Un détail insignifiant, quand on a sa doudoune, une lampe à UV, les moyens de partir en vacances très loin ou des cachetons qui font sourire.
Et pour les fois où j’ai une trop grosse nostalgie des embouteillages, du métro, des prix multipliés par deux et des grincheux, Paris n’est pas loin, une petite demie heure quand ça roule (si, si, tôt le dimanche matin ou au milieu de la nuit vers 3-4 heures, il paraît que ça arrive) et on peut toujours aller faire une petite excursion culturelle et relaxante à un musée dans la journée.
Avant de rentrer épuisés du bain de foule et contents de retrouver ses ovidés.
Vive les Yvelines !
Village de Chavenay.
Pareil.
Aussi.
Toujours.
Je vous laisse deviner…
Je ne vous fais pas l’affront de préciser !
Et c’est pareil jusqu’à la fin…