J’avais tout récemment une discussion avec un ami, comme quoi on était toujours en train de courir après le temps.
Et c’est vrai que dans ce terrible monde moderne, béni en tout ce qui concerne les avancées médicales (merci ô providentielle péridurale !) mais maudit pour tout ce qui est respect du rythme naturel, on est tous pas mal en situation de stress.
En ce qui me concerne, j’ai pourtant presque élevé la flemme au niveau d’un art : mon « mariquej’aime » m’appelle affectueusement « l’Inutile » et si on me pose dans un coin avec un livre, on peut rapidement me confondre avec une plante verte. Sauf quand vient l’heure des repas : je suis beaucoup moins économique et beaucoup plus vorace.
Et, pourtant, oui, même moi, j’ai du mal à éviter le stress omniprésent.
L’erreur en fait, à mon avis, c’est l’élaboration de listes, et si vous avez vu le film « Mais comment font les femmes ? » vous voyez très certainement de quoi je parle…
Un certain nombre d’entre nous fait en effet constamment des listes pour tout, et plus on porte de casquettes (maman, dirigeant, présidente du club municipal de bowling…), plus leur nombre augmente : liste de mariage, liste de naissance, liste de vœux, liste de trucs auxquels penser avant l’anniversaire de l’aînée, liste des tâches, liste des dix choses que je veux faire dans ma vie (en 1, arrêter de faire des listes), liste des courses…
Et la liste, si vous voulez mon avis, c’est la fin des haricots et le début de la roue du hamster : quoi que vous fassiez, vous n’en verrez jamais le bout.
Dans le souci de me guérir enfin de la listomania et de me rapprocher de mon état idéal et naturel de ficus bibliophile, j’ai donc pris deux GRANDES décisions.
Ma première décision est de me fixer des horaires, imitant en cela madame Obama (l’exemple venant toujours d’en haut), parce que madame Obama, si on en croit ses interviews, grâce à ses agendas bien ficelés (et ses dizaines d’assistants ?), arrive toujours à caser du temps pour tout, même pour ses enfants. Qui pourtant, en général, ne nous leurrons pas, passent souvent en dernier, après le rendez vous avec l’ambassadeur du Japon (version Obama) et la vaisselle (version moi).
Oui, ne doutez plus, fixer des horaires, c’est très libératoire : car même si on ne peut finir la liste en cours, tel le fonctionnaire moscovite des années 50, quand sonne le glas, on peut cesser l’activité du moment et passer à autre chose (le choix de la future robe de gala pour Madame Obama, le repassage pour moi).
Et en plus, vous l’aurez constaté, cerise sur le gâteau, dans le cadre strict de son emploi du temps, on peut continuer à faire des listes.
Ma deuxième décision aurait pu être de proposer mes ingrats moutards à la vente, l’aînée venant tout juste de me déclarer qu’elle me « dééééteeeste et qu’elle voulait changer de maman ». Mais on ne va pas effrayer les générations montantes en leur révélant que la réciproque est parfois vrai.
Et comme je crois que de toute façon ce n’est pas légal (en tout cas, il faudrait que je vérifie), et que le petit dernier n’en n’est pas encore à l’âge de me cracher à la gueule, je vais me contenter, en fait de deuxième décision, d’essayer de profiter du moment présent.
Oui, profiter du moment présent ! Et arrêter de courir après l’instant suivant.
Ce qui a été le cas pour moi lundi soir dernier, jour des poubelles, quand j’ai fait mon désagréable devoir, un casque audio sur les oreilles, et la musique du générique de capitaine Flam dans les tympans (pardon Iza).
Un pur moment de bonheur, d’autant que les voisins n’étaient pas dehors pour me voir, dans mon enthousiasme musical, renverser puis ramasser (en rythme !) le contenu de la poubelle papier.
Bref, à Davron, une soirée tout feu, tout flam.
Pardon accordé. Mais pour destresser j’aurais plutôt choisi le générique des Watoo Watoo…planant ! A ajouter sur ta liste…
Tu as oublié dans ton exemple de liste, celle (assez longue ma foi ;o)) des cadeaux d’anniversaire de ton aînée (bien sûr qui sera réduite de fait si elle ne revient pas sur certaines paroles ;oD !!!)
@Iza : dès que j’ai enfin pris le temps de comprendre comment marche mon ipod, c’est chose faite !
@Upie : on ne se refait pas !