Je pourrais écrire un livre !
Après tout, il paraît que plusieurs millions de français auraient un manuscrit dans leur tiroir, pourquoi pas moi ?
Et je suis extrêmement motivée : dans le livre « Les métiers de l’écriture » paru il y a dix ans, où j’ai, du reste, trouvé l’info sur les millions de manuscrits, l’auteur raconte que les ventes par livre ont énormément baissé par rapport à quinze ans auparavant. Ce qui s’expliquerait notamment par la multiplication des auteurs et de leur créations. Les manuscrits ont, semble-t-il, tendance à quitter leur tiroir ces derniers temps.
Ce qui fait qu’avec beaucoup de chance et encore plus de talent, vous pourrez sans doute vendre jusqu’à cinq mille exemplaires de votre premier bouquin.
En tablant sur une commission d’un euro par livre et en tenant compte du fait que vous aurez mis un an pour l’écrire (six mois si vous êtes en rapide, mais je vais me baser sur la moyenne), à raison d’une page par jour, on peut donc calculer que vous aurez sué sang, eau, encre et inspiration pour la mirifique somme de quatre cent dix sept euros par mois.
Et encore, je me base sur des chiffres d’il y a dix ans ! Il faut sans doute revoir cette alléchante perspective à la baisse.
Je sens que je prends tout de suite le mors aux dents…
Mais baste, écrire un livre, ce n’est pas seulement pour faire bouillir la marmite, il paraît que c’est avant tout un sacerdoce motivé par votre envie de donner aux autres.
Et comme le dit mon maître à penser Manu Larcenet, dans la vie il faut avoir fait trois choses : faire un enfant, planter un arbre et écrire un livre.
J’ai fait deux mômes, je viens de recevoir un cognassier monstrueux (c’est son nom) que j’ai provisoirement mis en bac avant de le transplanter dans mon jardinet une fois que les travaux pour la nouvelle fosse septique auront fini de tout mettre sans dessus dessous, et il ne me reste plus donc qu’à écrire un ouvrage.
Entre la lecture de deux romans à l’eau de rose, je potasse donc l’art et la manière de m’y prendre, dans un opus américain intitulé « 101 Habits of Highly Successful Novelists ».
Au delà des conseils de bon sens, comme prendre soin de sa santé, bien dormir et ne pas se droguer (Hemingway a dû bêtement se lancer dans la littérature sans lire de méthode), on y trouve des indiquations sur la mise en place de l’histoire, comme par exemple le fait de bien préparer le décor et faire des recherches préalables.
Ce qui m’incite à penser que Dan Brown, l’auteur du « Da Vinci Code», n’a pas non plus potassé de livre qui indique comment écrire, lui qui décrit un long trajet en voiture entre l’ambassade des US et le musée du Louvre à Paris. Suivez mon regard du côté de googlemaps.
Il paraît que des hordes de touristes ont débarqué sur nos côtes pour revivre l’histoire : j’espère qu’ils ne vont pas trop se perdre dans nos campagnes. Au moins, pour la Joconde, on a pris depuis le soin de la flécher.
En même temps, quelque chose me dit que Monsieur Brown a vendu un peu plus des cinq mille exemplaires du débutant. Je devrais songer à arrêter de lire des conseils…
Et à propos de débutant, il semblerait, toujours d’après mon guide américain, qu’un grand nombre d’auteurs écrit depuis sa toute petite enfance.
Et je ne suis pas sûre que ce critère soit en ma faveur.
Mes expériences d’écriture à moi, quand j’étais petite, c’est un livre écrit à quatre mains avec ma sœur sur une championne de Formule 1 prénommée Clio – en référence à la muse -, tombant amoureuse d’un acteur de cinéma s’appelant Christophe et conduisant une BX. Si on passe sur le côté prophétique de l’ouvrage (Clio est devenu par la suite le nom d’une voiture chez Renault et j’ai épousé un Jean-Christophe travaillant chez Peugeot qui m’a draguée en BX), je ne crois pas que l’histoire vous paraisse haletante.
Tout comme je doute que mon projet ultérieur, jamais abouti, d’un héros des services secrets français appelé à déjouer un sinistre complot d’un Affreux projetant d’empoisonner la planète via des inoculations dans du poisson péruvien, vous fasse frissonner d’anticipation. Ou alors c’est que vous avez la grippe.
Pourtant moi, je m’étais documentée : j’avais acheté un guide touristique sur le Pérou.
En fait, le vrai hic, aujourd’hui, c’est que j’ai un peu de mal à sentir monter l’inspiration.
La seule chose qui me vienne en tête, quand je réfléchis vraiment, c’est de raconter les aventures d’une sorcière (celles-ci ont été laissées en suspens puisque ma fille est venue me hurler inopportunément dans les oreilles). Et je ne vois pas de meilleure ouverture que « Il était une fois ».
Certes, la sorcellerie a plutôt bien réussi à J.K.Rowling et à Paulo Coelho, mais dans mon cas, je crains de rentrer dans la catégorie des livres pour enfants.
Livre de genre, si j’en crois l’auteur de « Les métiers de l’écriture», encore moins bien rémunéré que la littérature classique.
C’est dire.
Mon cher ami, j’ai lu, pas très courante, sur votre blog. C’est comme dans ces thés longues entendre que nous avons partagé à tout moment que nous le pouvions, à temps pour la sieste des enfants, ou entre une application et un autre d’entre eux. Être si près est ce qui est très reconnaissant pour cette technologie.
J’aime la simplicité et l’ironie de votre écriture.
Une étreinte, Lydia
Ayuda traductor de google 🙂
@Lydia : se ve un poquito que te ayudo el traductor de google 😉
Pero igual te agradezco mucho para tu comentario que me lleva el sol de Argentina ! Un abrazo tambien 🙂