De retour au pays de la baguette et de la DS (vous en avez vu la nouvelle version ? Autrement plus jolie que celle que les films US s’acharnent encore à utiliser !), je me propose de chercher un job.
Et dans le pays du cartésianisme où on n’aime rien tant que tout caser dans des jolis petits carrés, ça s’annonce plutôt casse-gueule.
En résumé, j’ai tout du cas…
Pour l’instant, je cible donc mes recherches sur des professions que l’on peut réaliser depuis chez soi et à distance : rédactrice, éditrice, traductrice (anglais/espagnol), actrice… cherchez l’intrus.
Il n’est en effet pas impossible que je sois bientôt tenaillée du (vif) désir de refaire mes valises.
Surtout quand je regarde le ciel gris depuis ma fenêtre : on est presque en mai, bon sang, c’est quoi ce temps !
Moi qui ai une tendance hyper frileuse (un paradoxe pour une bretonne/bérichonne), je viens de supplier ma mère de faire un feu de bois et j’envisage d’aller voir le film Rio en boucle, histoire de me réchauffer les neurones à ma chère Amérique du Sud.
Tiens, à propos de film, j’irai peut-être voir "Moi, Michel G, Milliardaire, Maître du Monde".
L’acteur principal et le réalisateur connaissent personnellement le monde du business (le réalisateur est comme moi, un "épice" repenti, c’est à dire pour les non-initiés, un ex étudiant d’école de commerce) et maîtrisent visiblement leur sujet.
Car quelle est bien la première caractéristique du business, du marketing, de la communication et par extension de la politique et du monde qui nous entoure ?
Qu’apprend t-on en priorité en École de commerce ?
Huuuuuuuuuuuuuuuumm ?
A pipeauter. On apprend surtout à pipeauter, c’est à dire à présenter en multiples mots ronflants et élégants ce qu’on pourrait asséner en deux formules bien tournées, à gonfler toutes les maigres et pitoyables grenouilles en beaux gros bœufs, à grimer tout un chacun en médecin de Molière, à mentir, masquer, rebondir et dissimuler.
Ce qui me rappelle terriblement un resto autrichien, dans lequel la viande, qui n’était visiblement pas de la dernière fraîcheur, était stratégiquement dissimulée sous une épaisse couche de confiture d’airelle. C’était franchement dégueulasse mais au moins, ça avait l’air joli.
Et voilà, je suis à peine de retour au pays depuis trois semaines, et déjà, je râle et je ronchonne.
Mais il vaut avouer que la recherche d’emploi n’est quand même pas la meilleure façon de se réconcilier avec ses racines et que ça m’agace souverainement quand je dois m’y reprendre à deux fois avant de comprendre un simple texte de petite annonce. Ou une présentation d’entreprise.
Exemple pris au hasard : "Résolument orienté métier, xxx accompagne tous ses clients dans la conception et la mise en œuvre de changement à caractère stratégique à travers des idées, des techniques et des ressources."
Ma part de rillettes à celui qui arrive à me dire la raison sociale de cette société…
"Vous aurez en charge les missions suivantes:
– Recherche d’informations pour les sujets réglementaires identifiés
– Participation sur des projets transversaux de l’équipe éditoriale"
Il faut faire attention, vous l’aurez compris : les sujets doivent être réglementaire ET identifiés, faudrait voir à pas chercher n’importe quoi, surtout au hasard ! Et il faut savoir discuter tranversalement avec son prochain : ne nous égarons pas dans des échanges verticaux et encore moins dans des frottis-frottas horizontaux. Pas de ça chez nous !
Mon petit doigt me dit que contrairement aux intentions de départ, cette façon de constamment noyer le poisson laisse la part belle aux imbéciles pontifiants et aux manipulateurs de tout poil…
Bienvenida a casa.