Certes, les collègues Argentins de mon mari lui ont pourtant expliqué qu’il ne fallait pas juger l’architecture du pays à la seule aune de l’œil européen.
L’œil européen serait par trop habitué, paraît-il, à l’élégance des châteaux de la Loire (pour moi) ou à la beauté du postérieur d’un percheron de labour (pour mon cher et tendre) pour pouvoir évaluer sereinement les créations locales.
Certes la stricte éducation de ma môman aurait dû m’apprendre à ne pas asséner mes opinions, par définition subjectives, comme autant de vérités objectives.
Certes.
Je vous mets donc quelques photos comme preuve de ma bonne foi et mon éventuel bon goût.
Rosario, vous en conviendrez peut-être avec moi, c’est quand même pas super beau.
Pourtant, dans le Lonely Planet, cette ville, le berceau du drapeau Argentin, est définie comme "Une ville magnifique qu’on ne voudrait jamais quitter".
Je vais devoir, je le sens, me méfier de plus en plus de cet ouvrage, que nous considérions encore récemment comme un guide de référence.
C’est tout de même grâce à lui que nous nous sommes, en fait d’hôtel, retrouvés un jour dans un infâme bouiboui et quand nous lisons depuis concernant certain logement que "la plupart des chambres disposent de fenêtres et de bons matelas", nous traduisons assez rapidement qu’il vaut mieux fuir l’établissement.
En fait, le Lonely Planet semble plus un guide pour jeunes gens à la poursuite d’aventures (à entendre dans son sens le plus féminin et le plus éthylique possible) et je crois que nous avons malheureusement atteint l’âge où le mot confort de la chambre de se résume pas à "un seul cafard dans le lavabo et baignoire au fonds du couloir à droite" (aaaaaaaaah ce week-end au Portugal avant la naissance des enfants !).
La première impression de Rosario et pourtant assez riante puisque c’est une ville très verte.
Mais il ne vaut mieux pas chercher à percer le mystère du bâtiment derrière le branchage.
Car si certains édifices anciens ont miraculeusement échappé aux promoteurs immobiliers (la notion de "bâtiment historique" étant absolument inconnue ici en Argentine à ce que j’ai compris), un très petit nombre d’entre eux a été maintenu en bon état, un nombre encore plus réduit a été rénové, et les survivants sont regrettablement noyés dans un ensemble architectural d’un assez mauvais goût.
La palme de l’humour urbaniste revient tout de même à cette porte ancienne qui a été laissée plusieurs mètres devant le nouveau bâtiment…
Rosario est située au bord du rio et nous aurions sans doute largement profité de la vue, si nous n’avions pas été attaqués par une horde de moustiques alléchés par la réputation de la fameuse bonne chère française.
Et à propos de nourriture, en suivant toujours les conseils de notre fameux guide, nous avons pu constater que deux restaurants cités par lui comme étant parmi les meilleurs, avaient disparu depuis sa parution en 2006 (j’espère donc qu’il y a eu une réédition).
L’un des deux, le "Rich", réputé habiter un "magnifique édifice ancien", a même été rasé (à quand les "bâtiments historiques" ?!?).
La preuve en image du massacre gastronomique et architectural :
On ne déçoit pas l’estomac d’un français sans penser qu’il va en ressentir une certaine et légitime amertume…
Effectivement, c’est objectif : Rosario, c’est pas bo ! (et je le dis alors, que nous avons la même môman;o))