(M’en fiche j’ai déjà un ipod.)
Et je prévois que cette décision va moins me coûter que celle d’arrêter la viande.
Surtout que j’ai un mec informaticien à la maison, du genre « je parle à l’oreille des ordis », du genre « je reprogramme le fer à repasser et il te fait des gaufres » et que ça étend quelque peu la garantie du matos informatique.
Ça l’étend d’autant plus que ledit garçon a pris l’habitude, les jours d’encombrants en France, quand tout le monde se débarrasse de ses vieilleries, de décrocher tout ce qu’il peut de ce qu’il trouvait dans la rue : un petit câble par ci, une petite prise usb par là… C’est limite s’il ne fait pas les poubelles.
Une balade dans la rue avec lui, il faut le savoir, c’est pas toujours clair de lune et romance.
Il faut le savoir.
Vous me direz : ce n’est pas parce que j’ai ce qu’il faut à la maison, et que ça marche sous Linux, que je suis obligée d’en venir à des menaces aussi extrêmes (je sens que le Dow Jones en frémit déjà…).
Mes Pommes, je les préfère vertes.
Oui, mais c’est que Apple c’est beau.
Apple c’est sexy.
Mais Apple c’est pas gentil.
J’aurais jamais cru dire ça alors que je suis tombée amoureuse de la Steve Jobs’ Company, il y a déjà vingt ans (et ça fait mal quand on commence à compter en dizaines…), et ce, en fac US : c’était bien plus fun de cliquer sur des icônes alors que le reste du monde en restait encore au programme lancé par DOS.
« Je vous parle là d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. » (la Bohème)
Je me sens donc comme Ève déçue par la pomme.
D’ailleurs on sait ce que ça lui a coûté, à Ève, de faire mordre dedans : sa place au paradis, ni plus ni moins.
Vade Retro Apple !
Car Apple, dans sa recherche effrénée du profit, en vient à tellement protéger ses produits, qu’il a récemment breveté une vis spéciale.
Brevetée, c’est à dire, interdite à faire fabriquer par ailleurs. Nulle part ailleurs et donc en théorie même pas en Chine.
A propos de la Chine, je peux noter au passage que ma bonne Pomme engrange un nombre spectaculaire de suicides dans les usines qui travaillent pour elle. Et quand on connaît le seuil de la résistance à la douleur de ce peuple appelé bientôt à nous gouverner (la marche de 100 jours, la révolution culturelle, la soupe d’ailerons de requins…), on peut commencer à s’inquiéter sur ce qui se passe.
Mais revenons à nos boulons.
Cette vis spéciale, qui va fermer le matos Apple, va donc nécessiter un tournevis spécial.
Impossible donc, pour tout quidam ne s’appelant pas Mac Gyver de dévisser le local à batterie du produit iTruc.
Impossible de changer sa batterie !
Et vous savez quoi ? Dans un sursaut de perversité grand capitaliste, toutes les batteries Apple vont être conçues pour ne durer que 400 cycles (grosso modo un an).
Et donc pour vous obliger à changer votre Pomme régulièrement (grosso modo tous les ans).
Parce qu’en plus, ils espèrent nous rendre accros à leur salade de fruits…
Quand on sait la porcherie écologique déjà engrangée par tout ce matériel électronique qu’un certain nombre de personnes s’amuse à changer tout les deux mois, et bien, je vais me permettre de dire que la Pomme est définitivement un fruit à pépins.
Voilà.
Et c’est pas tout ça, mais si j’en crois mon mari (qui, je l’ai déjà dit, en connaît un rayon sur l’informatique), Apple est une marque qui a ses fans, voire ses adeptes.
Et je vais donc devoir bientôt prendre le maquis.
Avec un peu de chance, je vais me trouver un chouette verger…
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