(Article initialement paru dans Buena Onda, le magazine de Buenos-Aires Accueil.)
Mon arrivée à Buenos Aires, Argentine, le 11 avril 2008 (bientôt l’anniversaire des trois ans) m’a parue assez folklorique.
Descendus de l’avion le matin, après une nuit blanche, en ce qui me concerne, à m’occuper de mon bébé de 18 mois, nous sommes accueillis par la responsable RH de la boîte de mon mari.
Et avec elle, c’est tout de suite parti pour le marathon : de toute façon, comme me elle me l’explique, il ne faut surtout pas dormir jusqu’au soir pour vite se mettre dans le bon rythme.
Vamoooooooooooos, donc !!!
On fonce à deux taxis, dont un bourré ras la gueule de valises, vers notre première étape incontournable : l’appart-hôtel.
Première étape, grosse déception : une seule chambre pour toute la famille et des fenêtres qui donnent sur une cour aveugle. Les voisins en vis à vis sont tellement proches qu’on pourrait leur faire des bisous.
Ce n’est pas que j’en aurais eu particulièrement envie mais j’ai rapidement appris qu’ici, la mode c’est le bisou. Bisou sans « s » au bout : à l’unité donc.
Tout de même plus pratique qu’en France où chaque province, voire chaque village a son propre code léchouille « ah non, à Ruaudin, c’est point comme à Brette les Pins, c’est 3,5 ! ».
Bisou à l’unité mais offert à tout le monde : amis, inconnus, femmes, hommes, enfants… Tout le monde.
Et pour une Parisienne d’adoption, habituée à faire la gueule pour qu’on lui empiète pas la distance de sécurité, ça surprend.
J’ai ainsi passé l’après-midi à faire des bisous à des inconnus issus d’agences immobilières.
Parce que bon, si on a quand même réussi à faire comprendre à notre nouvelle meilleure amie des RH qu’un bébé avait besoin de sa sieste, il fallait bien que quelqu’un se plie à sa formule toute militaire de l’installation sur place.
Et c’est donc tombé sur ma pomme, vous comprendrez pourquoi un peu plus loin.
Très très étourdie par le rythme de la conduite locale en voiture (je vais mouriiiiiiiiiiiiiiiiiiiir au secours !!!!!!!!), très très étourdie par le rythme et le niveau sonore de la tchatche locale (un peu de silence, au secours !!!!!!!!) et après la visite de 7 appartements en quelques heures, je me retrouve enfin de nouveau dans l’appart-hôtel, dans la salle de bain, au dessus de la cuvette des ch… toilettes, à vomir et à demander au ciel ce qui m’a bien pris de venir dans ce pays, à dire que je voulais rentrer et à menacer mon mari de divorce s’il ne me remettait pas dès le lendemain dans le premier avion.
Pourtant, mon-amie-des-Ressources-Humaines me l’avait promis et c’est même pour ça que j’avais été l’heureuse élue pour visiter des appartements : « je veux que tu sois heureuse, parce que si tu es heureuse, ton mari sera productif ».
Au delà de la pure poésie managériale de la déclaration (qui a dit que le milieu de l’Entreprise était devenu cynique ?), en ce premier jour, son objectif professionnel personnel était relativement loin d’être atteint.
Fin du JOUR 1.
(à suivre)