(La suite de mes aventures en Poste Argentine. Voir Part 1)
Si vous avez raté la chance de recevoir votre colis à domicile en Argentine, pas d’inquiétude, il vous reste encore la possibilité d’aller le chercher au Correo Argentino.
Aaaaaah le Correo Argentino !
Aaaaaah !!
Déjà, il faut réussir à trouver les rues de l’endroit sur le plan : perso j’ai mis trois jours. Et encore, je n’en n’ai trouvé qu’une. Z’ont choisi, pour s’installer, les plus petites rues du plan, celles qui se trouvent de surcroît sur la ligne de séparation de quartiers du plan.
Oui, parce qu’ici, à Buenos Aires, dans le fameux « Guia T », (en vente dans tous les bons Kioskos), il faut savoir que les plans ne se chevauchent pas.
Trop facile.
Ils sont coupés bien proprement, un peu à l’image d’un puzzle qui n’aurait que des carrés.
Bref, quand vous avez trouvé l’endroit, et que vous y allez, que vous avez traversé toutes ces rues façon docks. très pittoresques (de l’autre côté de la gare de Retiro), il vous faut encore trouver… le courage de rester.
Pour moi, ça a fait une semaine de plus et deux essais. Trop de monde, trop chaud, trop stressée, pas en forme : j’avais le choix des excuses.
Parce que, comment dire, le bâtiment est loin d’être engageant : imaginez une CAF soviétique des années 50.
Mais bon, vous y allez, vous êtes motivée et cette fois vous restez.
Vous prenez un numéro et là vous attendez qu’il s’affiche. Et vous avez de la chance, nouvel arrivant français, parce qu’il y a moins d’un an les numéros, c’étaient les préposés au guichet qui les criaient : fallait être sur le qui-vive ! Avec un tel entraînement de survie, j’ai vite appris à compter en espagnol…
Bref, vous attendez à ce premier barrage, une demi-heure en moyenne (jusqu’à une heure avant la modernisation) et au comptoir où vous êtes appelée, vous réglez les droits de garde (évolutifs en fonction du nombre de jours).
Et là, encore une évolution positive, arrivée en même temps que le panneau lumineux : celle de l’ordi.
Avant, les guichetiers mettaient les bons des colis dans une espèce de petit boîte raccordée à des filins, qu’ils faisaient remonter dans le plafond. Très graphique, très joli, très original, très surréaliste.
Je dirais presque que la découverte de l’ordinateur a un tout petit peu cassé l’ambiance.
Mais au moins cela vous permet de gagner du temps et une fois que vous avez réglé le droit de passage, vous pouvez aller vous installer dans une sorte de petite salle de cinéma (en beaucoup moins accueillant et sans l’écran, hélas).
Vous êtes muni d’un numéro à 6 chiffres pour chacun des colis. Et c’est là que le vrai sport commence…
Parce que, dans ce bâtiment du Correo Argentino, dédié aux envois depuis l’étranger et où on pourrait imaginer qu’il y a donc un certain nombre d’étrangers (soyons logiques), rien n’est fait pour vous aider à comprendre.
A intervalles irréguliers vous entendez une voix hyper rapide qui scande des numéros à la suite sans faire l’effort de la prononciation et sans prendre sa respiration. Et le tout dans un micro over-saturé. Ce qui au final donne à peu près «uno jkdijfezdfljdfieojfposfjsofjs tres ». Un truc, donc : retenez le premier chiffre et le dernier et pour ce qu’il y a au milieu, voyez si ça a l’air de ressembler.
Même les Argentins n’ont pas toujours l’air de s’y retrouver.
Alors au moindre doute, n’hésitez pas, allez voir ce qui se trouve… de l’autre côté du tourniquet.