aujourd’hui, mon amie, ma sœur, que vas-tu faire pour toi ?

Je relisais hier un article de blog que j’avais écrit dans une autre vie, semble-t-il, quand j’habitais dans un petit village des Yvelines.

Je traversais à cette époque le choc climatique – au figuré – d’un retour en France, à la campagne, après une vie d’expatriée à Buenos-Aires et le choc climatique – au sens propre – du passage entre une ville essentiellement ensoleillée à un village constamment sous la pluie.

Je suis rentrée en 2011, juste au moment où le ciel a finalement décidé de tomber sur la tête des Gaulois et où Nicolas Bedos a écrit que Paris avait inventé l’hiver de onze mois.
Je me souviens de cette voisine qui m’expliquait qu’elle avait acheté une lampe qui imitait la lumière du soleil et de ce médecin qui me racontait que toute la population devait se shooter en vitamine D pour éviter l’ostéoporose l’âge venu. Joyeuse image que de se voir ainsi vieillir sous le crachin !
Je ne quittais plus mes bottes étanches, chantais dans ma tête en boucle la chanson de Jane Birkin « La Gadoue » et je contemplais la tête étonnée de ma fille quand le soleil s’est pointé timidement en décembre : « on voit le soleil, en hiver, en France ? ».
Mais rien ne m’a fait perdre mon sens de l’humour.

Et si je me suis égarée un temps sur ce passé récent c’est parce que je suis impressionnée souvent par la résilience, la force et la positivité des femmes.
Qu’on ait choisi d’être mère ou pas. Qu’on ait choisi de se marier ou pas et qu’on ait eu, du reste, ce choix ou non.

J’aime aussi les hommes, bien sûr, j’aime mon mari et mon fils, surtout !
Et je crois farouchement en l’égalité de nos droits. Je me bats pied à pied avec ma fille qui a cette tendance mystérieuse à se fermer des portes toute seule : « ah non, pompier c’est pas pour les filles ».
Il paraît que l’on porte sept générations sur les épaules, et peut-être qu’il faudra en attendre quatre autres avant que mon arrière-arrière-arrière petite fille trouve normal d’avoir envie de sauver son prochain du feu. Sans forcément réclamer au passage que sa combinaison soit repensée dans un mélange de rose et de mauve.

Et si je crois en l’égalité de nos droits, j’ai le sentiment qu’il y a, quelque part dans notre deuxième chromosome X, pas chez toutes les femmes, bien sûr, car je crois aussi au droit à la différence, mais chez une majorité d’entre nous, une facilité pour aimer et pour améliorer le quotidien. Et je ne parle pas là nécessairement d’amour maternel : il y en a beaucoup d’autres.
Mais plutôt d’un instinct qui viendrait du temps où notre horizon était limité aux parois arides et déprimantes d’une grotte. Comment rendre la déco moins abrupte avant l’invention d’Ikéa ? Comment rendre la journée un peu plus jolie pour tout le monde et égayer la soirée, surtout avant l’invention du feu de bois quand tout le monde tremblait en rond et en cœur ?

Mais s’il est bon d’être généreux et de donner, il est nécessaire de savoir aussi et avant tout penser à soi.
De se faire plaisir et de s’aimer. De s’aimer imparfaite et de se récompenser de l’être.

Une journée dédiée à la femme, c’est juste une piqûre de rappel bien sûr. On mérite les 364 autres. Et combien !
Mais aujourd’hui, on va se souvenir tout particulièrement de se faire du bien.

Alors aujourd’hui, mon amie, ma sœur, que vas-tu faire pour toi ?
Un spa, un livre, un bain ou une plaquette de chocolat ?
Un clic sur un site de vacances, une inscription à un cours de parachutisme – définitivement pas pour moi, ça – , un restau, un marathon, une heure au soleil ?
Un nouveau meuble ?
Adopter un chaton ?
Te mettre à la peinture parce que ça fait dix ans que tu y penses ? Une visite au musée ?
Te teindre les cheveux en rose et les ongles en noir ?
Vas-tu ne rien faire du tout ? Ah le bonheur d’une sieste…
Ou vas-tu tout simplement sourire, au ciel, au miroir ou à ton avenir ?

Mille et une possibilités…

2 réponses sur “ aujourd’hui, mon amie, ma sœur, que vas-tu faire pour toi ? ”
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