Instinct maternel, mon œil.

Écrit sur l’air de la Reine de la nuit !

La plupart des gens parlent de l’amour maternel comme d’une affaire allant de soi.
Pour ce faire, on lui colle même l’étiquette "d’instinct maternel", comme si un flot d’amour venu d’ailleurs devait vous envahir au premier coup d’œil sur le nouveau né vagissant.
Vaste blague ou complot collectif dans le but de préserver l’espèce, je ne saurais dire.

Coeurs (c) by Nexus http://www.flickr.com/photos/nexus_6/316331005/

En ce qui me concerne, à chaque fois qu’on m’a présenté – en plein milieu d’une césarienne, il faut dire, soit une demi heure pour la France, deux heures version argentine – un nouveau né rouge, pas content de sortir de son milieu aqueux et couvert d’humeurs plutôt extra-terrestres, ma première pensée a été un truc du genre :
"Ok, je l’ai vu. Maintenant recousez moi, s’il vous plait."

Et même si j’ai finalement ressenti le-dit flot d’amour assez rapidement (quand ma fille a ouvert grand les yeux la première fois qu’elle a entendu ma voix, en néonat, le lendemain de l’accouchement, je me souviens encore de l’effet "coup de point dans les tripes"), l’amour maternel, à mon avis, ce n’est pas du tout cuit.

Et je pense à Madame Filliozat.