Hagard-hagard

Depuis le temps que je rêve de toucher à l’agar-agar, ce petit produit magique et algueux qui transforme tout en gelée !
Il faut dire qu’en Argentine, un pays qui ne connaît ni le navet ni la rhubarbe, et dont la vision de la gastronomie consiste à écarteler une bestiole morte devant un feu de bois, il faut pas rêver trouver de quoi cuisiner rigolo (ils s’en fichent, ils ont le soleil, ils n’ont pas besoin de s’empiffrer pour se remonter le moral…).

Et de l’agar-agar, là-bas, je n’en ai trouvé que sur la liste des produits du très beau et très fameux salon de thé-épicerie « El gato negro ». Sur la liste, mais bien évidemment indisponible à l’achat.
Les Argentins sont les champions de la rupture de stock organisée.

Les algues de la pointe de Beg-Pol by Y. Caradec http://www.flickr.com/photos/la_bretagne_a_paris/4902503870/

À table !

Et comme je suis ici une femme au foyer à la campagne et sans voiture, condamnée à l’achat du superflu par internet (la factrice tape déjà au carreau, on se voit tous les jours et on devrait prendre le café ensemble) et à la cuisine familiale, je cours le prétexte pour m’amuser.
Je cours aussi un peu trop vite lire un bon bouquin romantique pour bovaryser sous la pluie et la couette (la pluie dehors, la couette dedans), mais c’est un autre sujet…

Et donc, hier midi, je me suis enfin coltinée à ma petite algue nippone.
Déjà, un conseil : il faut vraiment faire bouillir le schmurtz ses trente secondes, sinon ça ne prend pas. Ce qui est un peu dommage, vu que c’est un chouïa le but du jeu.

J’ai donc tout remis à bouillir avant de remettre au frais et j’ai pu servir mes petits tomates cerise avec leur sauce en gelée.
Recette tirée de ce super livre pour bentos que je recommande si vous aimez les sculptures sur riz.

Je devrais sans doute prendre comme un encouragement le fait que mon bébé de dix-huit mois l’a mis en bouche.
Recraché immédiatement, certes, mais mis en bouche. Et je vous promets que par rapport à ses exigences habituelles (pas de purée, pas de fruits, pas de légumes, pas de couleur verte sauf sur la pizza et pour la crème Danette à la pistache…), c’est un net progrès.

Bon, ma fille a refusé l’essai. Il faut dire que j’avais, faute de matériel à glaçon idoine, forgé mes blocs de sauce compacts dans mon moule à madeleine.
Je suis sûre que la prochaine fois, avec une forme de cœur, voir mieux, de Hello Kitty – si ça existe -, ça passera comme une lettre à la poste (on le saura, j’aime la poste, et ma factrice qui me sauve d’une vie sans shopping).

L’espoir fait vivre, surtout à la campagne.

2 réponses sur “ Hagard-hagard ”
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